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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 2 avril 2018 jour de poussière

Denis Vallier

      Comme un grand nombre d’entre nous, j’ai tendance à parler de moi pour éviter de parler de choses importantes. C’est qu’avant de vouloir changer le monde, il me faut d’abord essayer de le comprendre et ça... Pour donner du sens au monde où nous vivons, nous inventons des fictions. Certaines de ces fictions sont d’ailleurs collectives. Le cerveau est donc capable de se construire des simulations du monde extérieur ce qui lui permet d’anticiper en les projetant dans l’avenir. Nous avons en permanence dans notre tête une représentation consciente en rivalité avec une multitude d’autres représentations inconscientes qui veulent prendre sa place. Toutes disparaissent sauf l’élue qui ne durera que l’espace d’un instant et la valse à mille temps se poursuit sans fin.

      Des trains d’énergie traversent en permanence notre cerveau. D’où sans doute E= m.Je2… Cette énergie alimente un moteur et manifestement, nous avons été créés par et pour l’amour, pas pour l’honneur ni le devoir. Noble gloire !… Dérisoire tragédie !… Ainsi, quand j'aime, c'est l'Amour qui se voit aimer, quand je dis « Je pense donc Je suis », c'est l'Esprit qui se voit penser, quand je dis « Je vis », c'est que la Vie se reconnait en ce mouvement local de ma personne. Là, en l’occurrence, j'ai impersonnalisé le « Je », dégommé l'ego pour ne plus parler de moi et ne retenir que ces mouvements, ces notions : l'Amour, la Vie, l'Esprit, se voyant en conscience au travers de ces occurrences, de ces tourbillons nodaux un moment matérialisés, poussière d'étoiles ayant pris temporairement forme d'homme avant de retourner en poussière. Et qui passera l’aspirateur ? De quoi filer le bourdon à ma femme de ménage...

Fleur de poussière

Fleur de poussière

L’oasis des mirages… rage… âge… je…

Vous finissez par ne plus savoir,
par ne plus savoir si cela était le bruit de pas,
comme si l'on vous suivait,
vous ne savez plus si vous avanciez ou si vous fuyiez.
Vous ne savez plus si vous avanciez ou si l'on vous y poussait.

Vous n'étiez pas différent, vous n'étiez pas rejeté,
il y avait juste ces bruit de pas, ou peut-être ce vent.
Il y avait la vie qui s'exprimait en vous,
mais vous étiez décalé par rapport au fait.

Parfois ils vous poussaient, parfois ils tiraient,
parfois ils prenaient la forme de bruits, d'intuitions.
Mais vous marchiez vers le soleil le plus chaud, le plus brut,
vers la lumière la plus étincelante,
là où votre survie est vouée à l'échec,
là où il n'y a plus de nourriture, plus d'eau.

Il y avait cette pulsion qui vous détruisait l'esprit,
mais pas moyen de mettre le doigt dessus,
vous avanciez au hasard, mais tout était guidé,
peut-être par le bruit des pas, peut-être par le vent.

Vous avez vu cette pulsion, le jour où elle n'y était plus,
où elle a fait présence de son absence.
Vous avez alors pleuré trois jours durant,
et chaque larme était un éclat de cette pulsion,
qui explosait tel un volcan au centre du Désert,
tel un soleil éclaboussant au centre du Soleil.


L’on vous avait conduit là, vous aviez marchez là, vous seriez là.
Vous étiez rendu, nu, l'esprit dépourvu.
La force sous-jacente, mesquine, avait disparue
et au milieu du désert, le silence du vide fut.

Tout ce temps vous aviez été tel un somnambule,
pour vous réveiller au milieu de rien,
vous marchiez pour fuir les échos du rêve,
vous étiez le rêve qui marchait.

Vous étiez le rêve qui se réveillait,
cela vous permit de voir cette oasis,
c'était comme une moitié de rêve posée sur une moitié de réel,
moitié puissant, moitié conscient.

Et en cette heure,
tous les pouvoirs qu’accordent les rêves vous étaient donnés.

Page du 2 avril 2018 jour de poussière
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