Page du 16 mai 2018 jour des supers héros

      Superman, Batman, Spiderman, Griezmann… on s’y perd un peu au milieu des supers pouvoirs de tous ces héros bodybuildés qui submergent nos écrans. Ce sont en général des types tout-à-fait ordinaires qu’un concours de circonstances propulse sur le devant de la scène et qui sauvent l’humanité en s’affranchissant de la pesanteur. Des sortes de supers Christ qui auraient réussi. Captain America, n’échappe pas à la règle, mais en plus, il est l’image parfaite de l’homme amélioré. Elle peut paraître puérile, voire ridicule, mais elle est parlante sur notre époque. On part de très bas : un petit gars malingre qui se fait rosser à chaque récrée va accepter de jouer le rôle de hamster pour une expérience de labo sans en connaître l’issue. Il est frêle, mais vaillant, et grâce à ce courage initial il va devenir, sans l’avoir recherché, tout puissant. Cette caricature n’est plus tout-à-fait de la Science-Fiction : grâce à l’ingénierie génétique ultraperformante actuelle, ce n’est même plus de la fiction scientifique, c’est notre réalité.

      Il a fallu trois milliards de dollars pour obtenir le séquençage du génome humain en 2003, quatorze ans plus tard cela coutait 1500 €, 2 millions de fois moins et cela reviendra bientôt moins cher qu’une prise de sang. De son  côté, Google a investi des milliards de dollars dans le projet transhumaniste et la lutte contre le cancer. Le projet de construire une intelligence artificielle forte qui anime l’Université de la Singularité créée en 2008 au Sud de San Francisco dans la Silicon Vallée est déjà bien lancé. Bill Gates qui n’est pas particulièrement antimoderne s’est dit horrifié par ce qu’il y a découvert. Les promesses et les dangers s’y côtoient, étroitement mêlés. L’ingénierie génétique prolonge ce que la nature nous a donné en lui imposant une nouvelle orientation vers des objectifs bien précis. Si les nuits noires vous entendez des bruits bizarres, c’est Bacon qui préconisait d’obéir à la Nature pour lui commander et qui se retourne dans sa tombe.

      Mais ne soyons pas naïfs, à part peut-être Elon Musk, ces hommes d’affaires à qui tout réussi poursuivent un rêve : sous prétexte de tout faire pour vivre mieux et bien quand ils seront vieux en augmentant l’homme, ce qui les motive avant tout, c’est de satisfaire un désir de puissance et de se payer un pouvoir politique au-dessus des nations.