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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 11 juin 2018 jour d'histoires à dormir debout

Denis Vallier

      À partir de quelques remarques acceptables, on peut tirer des conséquences invraisemblables et ceci par le fait d’une imagination et d’une crédulité sans limite. Un bref tour d'horizon sur des fables qu’on se raconte comme la genèse, la plus connue dans nos contrés, nous explique que Dieu a expulsé l'humain du paradis pour le flanquer brutalement sur terre donc, dans cet univers. Si je me casse la figure dans les escaliers, j’aurai beau fermer les yeux et perdre conscience, j’aurai mal partout à mon réveil : je ne me souviendrai peut-être de rien, mais mon dos sera plein de bleus. Il en va de même pour les gnostiques chrétiens qui, dans une variante de la même histoire, établissent bien un «plan néfaste » visant à rendre l'être humain inapte au développement de son plein potentiel...

      Sans aller jusque-là, les Veda expliquent finalement que l'être humain est piégé dans une illusion (Mâyâ) qui se superpose à la réalité... avec différentes origines de cette illusion selon les courants philosophiques et les époques. Pourtant dans nos contrées, nous avons du mal à y croire malgré certaines évidences. Platon n’affirme-t-il pas tranquillement que « chacun, parce qu’il pense, est seul responsable de la sagesse ou de la folie de sa vie, c’est à dire de sa destinée » ?… mais qui pense vraiment par lui-même, qui connaît le processus de cette distillation à l’intérieur de notre inextricable labyrinthe interne ?

      Au final, j’ai beau me laisser bercer par pas mal d’illusions de tous ordres, je sais bien que je suis plongé en entier dans une réalité qui se définit précisément comme ce qui continue à exister même quand je cesse d'y croire. Ce qui implique, soit dit en passant, que la réalité en question, même si elle n’est pas ce qu’elle paraît être,  possède bien elle aussi une forme de mémoire, atomique, énergétique, indépendante de celle de son observateur et, il faut le souligner, autrement plus vaste et incommensurable.

Illustration de Sofia Bonati

Illustration de Sofia Bonati

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