Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 14 octobre 2018 jour post-apocalyptique

Denis Vallier

      Un Américain sur quatre est persuadé qu’il verra la fin du monde de son vivant…Du coup, les survivalistes ont transformé le sous-sol américain en une gigantesque termitière équipée d’armes sophistiquées, de boites de conserve et de tout le confort. C’est un gaspillage absurde mais logique : quand tout s’écroule autour de vous et si l’on veut survivre aux aléas du chaos, on ne peut plus compter que sur soi-même et il vaut mieux se méfier des autres. Dans le Désert du Mojave au Sud de la Californie, cette paranoïa collective s’exprime sous une autre forme bien plus sympathique : là-bas, chaque année, le temps d’un weekend de fin septembre, surgit de nulle part un camp fortifié appelé Wasteland sorti tout tordu des fantasmes de deux à trois mille hurluberlus post-apocalyptiques et du film Mad Max. À détruire même en rêve notre société, cela stimule l’imagination : loin de notre confort douillet et amollissant et du costume-cravate, ces joyeux drilles tout de cuir, d’os et de métal vêtus, armés exotiquement jusqu’aux dents, se retrouvent gibier ou chasseur à s’imaginer en live que le jour qu’ils vivent est le dernier. J’vous raconte pas le délire !... Et les filles ne sont pas les dernières. Dans cette Johnson Valley inhospitalière, derrière la face sombre de l’Apocalypse, la bête aux dents d’acier qui écrase, dévore ses victimes et piétine ce qu’il en reste, il y a un côté excitant, hautement stimulant, qui procure un énorme appétit de vivre.

      Mais si notre monde est en train de mourir c’est, pour une bonne part, à cause de notre inconscient collectif, de notre culture : il s’autodétruit à cause des bouquins qui le prédisent depuis des millénaires et parce que le cinéma en a pris le relais. L’autodestruction doit être inscrite dans nos gènes. On ne dirait pas à première vue, mais lui survivre, serait effectivement une sacrée remise en cause ; combien de temps lui survivrais-je ? S’il ne nous restait que quelques instants à vivre, ma mie, autant passer du bon temps, ta main dans la mienne…  Mais une petite remarque toutefois : aucun de ces héros post apocalyptiques, virils et surpuissants, qui occupent nos écrans n’est jamais atteint par un cancer des testicules. Quand on est victime d’un cancer des testicules, on a un sérieux souci, et là, on a besoin de la société même moribonde…

Page du 14 octobre 2018 jour post-apocalyptique
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires