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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 22 octobre 2018 jour du puits de lumière

Denis Vallier
Photo à porter au crédit de Florian Weiler.

Photo à porter au crédit de Florian Weiler.

      Nous passons nos heures ordinaires à plonger en spirale dans l’entonnoir de l'espérance friponne, cette pisseuse qui inonde en jets drus l'instant qui succède aux petites morts. Pourvu qu'elles nous soient douces. Mais l’espoir n’est plus ce qu’il était, il a changé de nature… Ré suscitons l'espoir ; l'espoir de ... ? Toi qui connais la vie… dis-moi, le sais-tu ? On dirait de l'attente mais dans quelle soif de perspective ? Où se cache-t-il ? Toujours dans ce minuscule puits de lumière tout là-haut en haut de ses cuisses ? On ne voudrait pas crever la bouche ouverte mais boire à la source pure. (Hé ! on dirait de l’eau de Vian !... Boris.).

      Voilà : on aspire à une vie pleine, on ne voudrait pas crever avant d'avoir usé de toute force même si l'étreinte avide doit s'avérer aride, demeurer à vide. On ne voudrait pas crever avant d'avoir pleinement assumé ses choix, ses voies, de pleine foi, pour spéculer avec les deux sous de raison dont on a hérité. On ne voudrait pas crever avant d'avoir flirté avec la béatitude, la quiétude absolue, en soufflant sur la couche pulvérulente de l'abîme. Mendiants transparents, nous passons nos heures ordinaires à quémander quelques extra ! A votre bon cœur M’sieurdames ! Un peu de bonheur siouplait !… Bonheur : cette vue de l'esprit qui n'a finalement d'autre vocation que la survie ; un espoir stupide à mes yeux, une idée folle mais quand même pas autant que peut l'être la croyance en un Dieu quelconque.

      Me faut-il déchirer mes vêtements, prendre sac et cendre ? Le monde, lui, malgré sa grande indifférence, comprend mon incompréhension. Il les connaît les réponses à toutes nos questions. Mais de tout cela, du monde, de l’espoir, de la petite lumière, du bonheur, de Dieu, je m’en balance : à quoi bon tant d’énergie dépensée, d’efforts inutiles, de vie sacrifiée, de temps perdu ? Nous aurons bien le temps de voir venir notre fin … mais quand le monde aura foutu le camp et que, malgré toutes nos prières, la terre se dérobera sous nos pieds, vous verrez bien qu’il reviendra à nous autres, aquoibonistes joyeux et ridicules, de vous maintenir la tête hors de l’eau…

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