Page du 23 octobre 2018 jour du syndrome crépusculaire

La seconde viendra où tout sera fini,
Où la dernière goutte d’eau se sera asséchée,

Alors…

Aux confins de tous les déserts,
Là où la nuit s’éclairera de lueurs fantastiques, de flammes diaboliques,
Les colonnes de feu tant annoncées pourfendront les cieux…

Déjà dans ce monde en surchauffe débute l’agonie...
Celle qui, peu à peu, nous brûlera les yeux, nous pliera de douleur...
Chacun vivra sa liquéfaction comme il l'entendra.
Certains scruteront ardemment l'improbable déchirement du ciel,
Dans l’espoir d’une intervention divine,
D’autres attendront patiemment,
Nichés au cœur des derniers genévriers squelettiques
À l'abri des morsures des poussières de braise.
D’autres encore, le poing levé, maudiront tout à la fois le ciel, la terre et le soleil.

Mais aucune aide,  rien, absolument rien ne viendra,
Ni d’en bas, ni d’en haut.
 À peine quelques grondements sourds au loin, de derrière les montagnes.
Au pied d'un ruisseau à sec on croira encore entendre la pluie battre la terre assoiffée,
Mais ce ne seront que des cailloux brûlants qui rouleront entre les herbes de cendre
Et viendront buter contre le tronc noirci d’un vieil arbre carbonisé.

Nous ne laisserons derrière nous que le sel et le sang par le feu effacés,
Et la crasse et la bave et la chair et la boue
Nos pauvres traces de limaces, embrasées
Quand la chape d'oubli éclatera nos crânes fossilisés.
À quoi donc aura servi toute cette vie
Puisque tout sera détruit ?…