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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 16 mars 2019 jour sur les chemins

Denis Vallier
Page du 16 mars 2019 jour sur les chemins

      Dites… depuis le temps qu’on avance, il n’y aurait pas moyen de s’arrêter ? Il y a toujours, là-bas, une autre prairie où l’herbe est plus verte, plus tendre, pour nous inviter à nous y allonger en y allant en courant, cheveux au vent, jusqu’à ce qu’on découvre que c’est un gazon artificiel...

      Ici, l’endroit est féerique, mais peu importe, à ce qui se dit, il y aurait, là-bas, une forêt mystérieuse abritant des secrets oubliés, une montagne plus haute que les autres que personne n’a jamais gravie. Ce n’est quand même pas un tas de cailloux qui va nous arrêter ! Qui décide ici-bas ? Alors on y va… comment résister ? Nécessairement, derrière cette montagne, il y aura une autre montagne, et puis une autre et une autre et enfin, mais alors très, très loin, une mer pour nous fait prendre le large à la rame sans aucun bagage. Au beau milieu d’un océan inconnu, sur une île où la main de l’homme n’aura jamais mis les pieds, languira forcément une plage de sable blanc où la vague toujours renouvelée terminera sa course paisiblement sous les rayons tiède d’un soleil plus rond, plus brillant, plus agréable que celui de tous les jours… Et, bien évidemment, des coffres de pirates nous attendent sous le sable …

      Forcément, il existe ce lieu quelque part, où vous êtes attendu (- une place vous y était réservée avant même votre naissance), où vous arrêterez votre course l’instant de vous construire un abri précaire, de boire un café, de poser sa carcasse fatiguée,  avant de plonger dans un sommeil réparateur. Vous prendrez bien un peu de temps avant de reprendre la route, voyageur de nulle part et d’ailleurs, en quête d’un autre ailleurs sans cesse repoussé, mais vous la reprendrez cette route sans fin. Il y aura toujours une plaine d’herbes hautes à transpercer de son passage, un chemin où se faufiler parmi les buissons, un éternel horizon à découper. Mais, en réalité, dure réalité, nul endroit où aller, pas moyen de fuir, la terre est ronde. Il faudra bien réapprendre à nous réconcilier et vivre en harmonie avec nous-même, les autres et la nature, ici et pas ailleurs et puis c’est tout.

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