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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 17 mai 2019 jour de collaboration.

Denis Vallier

      Il est aisé de critiquer et très facile de juger mais mieux vaut parfois balayer devant sa porte… Le fait d’être quelqu’un  comme tout le monde plongé et situé dans son époque (- comme le relevait Raymond Aaron) pose problème à l’historien ; s’y ajoute dorénavant le conflit ouvert entre la science et la nescience, c’est-à-dire, entre les interprètes du savoir et le refus du savoir ou ici, de l’histoire, au profit d’une histoire légendaire, mythologique, fantasmagorique qui fut le fonds de commerce de l’idéologie nazie au 20 ème siècle et d’à peu près toutes les religions sous toutes les latitudes et quelle que soit l’époque. Chez nous, des enseignants se voient contesté leur programme par des élèves endoctrinés. Nos enseignants et nos historiens ne sont pas irréprochables : c’est déjà de l’histoire ancienne mais sous Pétain, non seulement les historiens se sont soumis au totalitarisme, mais ils participèrent activement à la propagande par une nazification du savoir. Le 20 ème siècle, pétri des idées de vérités, accoucha ainsi d’une monstruosité. Comment une communauté scientifique allemande, véritable parangon de science, admirée dans le monde entier, a-t-elle pu s’abîmer dans un discours qui était à son opposé ? Nous n’avons pas encore de réponse valable à l’heure actuelle…

      Jusqu’où seraient allés les nazis avec les outils informatiques actuels ? Jusqu’où iront les Chinois et ceux qui leur emboîteront le pas dans le contrôle de l’individu ? On pensait il y a quelques temps que cette technologie permettrait d’amplifier nos capacités mais pour l’instant, les ordinateurs, l’Internet, ne sont que de prodigieux moyens pour amplifier la connerie. Nous nous abrutissons gravement et nul besoin des chiffres pour le démontrer : ici-même, nous nourrissons volontairement la bête… Ce rapport étrange entre science, distance et engagement continue de m’intriguer. Et dans engagement, il faut entendre parfois le pire, jusqu’à renier son œuvre antérieure. Que des historiens, de braves gens si proches de nous, aient pu se compromettre avec leur temps de telle manière ne peut que nous inquiéter sur nos facultés de résistance à la pression extérieure et appeler tout un chacun à la vigilance dans la propre analyse de ce qu’il vit. C’est si simple d’accuser, si facile de juger mais bien plus risqué de se regarder dans son miroir. Qu’aurions-nous fait à leur place ? Telle est la question… et il convient d’y réfléchir : ça peut toujours servir malheureusement.

(Merci au Chat de Geluck de faire de nous des rebelles virtuels)

(Merci au Chat de Geluck de faire de nous des rebelles virtuels)

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