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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 1er juillet 2019 jour toc-toc

Denis Vallier
Montre moi.

Montre moi.

      Sac de billes dans la poche… Tic-tac… et puis la pointeuse à l’usine… Tic-tac tic-tac… Les tic-tacs minuscules qui perforent les oreilles, pic-vert qui percute le tympan.  Tics et tacs, les tics et les toques des toc-toc et les sonnés rient… tous les jours. Pourtant notre cœur battait avant l’invention de la montre. Comme on dit à Cotonou ou à Bangui : "Vous, vous avez la montre, nous on a le temps !"… La montre, ce n’est pas le temps, ce n’est qu’un bracelet qui vous menotte à votre poste de travail. Le temps ne s’en laisse pas conter, il ne se mesure pas, on ne peut que compter le nombre de bruits que nous faisons pendant que le temps est ce qu’il est (- Pour ma part, j’ai la chance de pouvoir compter très vite…un exemple en passant : 919 par 746 ça fait 878 204… OK, c’est faux mais très très rapide !…). De quel temps parlons-nous ? Des milliards d’années qui font surgir les étoiles ? Des mois et des années qui cadencent nos vies ? Des nanosecondes qui créent des particules fugitives dans les accélérateurs ? Du temps d’un éphémère ou de celui d’une tortue ? Du temps des cerises si rouges, si noires ? C’est relatif tout ça ! Supposons que l'écoulement du temps s'accélère ou ralentisse : comment pourrait-on s'en apercevoir ? Et par rapport à quoi s'en apercevoir ? Effrayant, non ? Je suis sûr que nous ratons constamment des fluctuations de notre espace-temps par manque de repère extérieur ! Je peux l’affirmer sans conteste possible.

      Notre langage nous pousse à confondre le temps subjectif et la mesure du temps, qui est relative au référentiel où se tient l'observateur : pour nous qui vivons et observons à partir du même référentiel (- c’est-à-dire le système solaire), toutes nos mesures du temps en astrophysique et en microphysique des particules concordent. Pas de problème pour nos scientifiques, mais la non-régularité du temps ressenti n'est pas à opposer à sa réalité sous prétexte que le temps de la physique est, à ce jour, doté des qualités de "monotonie" et "d'uniformité". Le temps conscient est antérieur au concept physico-mathématique "dimension temporelle". Il n'a pas à en être l'image, puisqu’il en est l'origine : c'est le modèle qui tente de reproduire l'observation, et non l'inverse. La modélisation se fait par simplifications nécessaires et conscientes. Elle n'a pour prétention que la simulation partielle des événements du « réel ». Je suis trop ignorant des jardins de la mécanique quantique pour oser argumenter sur ses lois, mais il semble que le temps y ait des propriétés dont la non-monotonie mette en question artistiquement le concept du temps de la physique classique. Un beau désordre est en effet de l'art. Vive le joyeux bordel des jardins à l'anglaise ! Et, Brexit ou pas, God save the Queen !

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