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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 3 septembre 2019 jour des chiens dans la rue.

Denis Vallier

      Que ce soit pour nos études, nos affaires, notre travail, nos activités artistiques, nos amours, bref, notre vie sous tous ses aspects, nous vivons de projets, d’attentes et d’inquiétudes. Notre vie s’accompagne de réalisations plus ou moins difficiles, plus ou moins heureuses mais correspondant à des efforts souvent pénibles et pourtant "librement" consentis. Et de temps à autres, la réussite est au bout du chemin… et c’est là que le danger nous guette. La tristesse du bonheur (- le vide après un long effort, le babyblues, le spleen post-coïtum), ce n’est pas réservé qu’aux chiens dans la rue attendant le seau d’eau.

      Il en va d’ailleurs de l’érotisme comme de la musique et de la vie en général. Je suis loin d’être un spécialiste dans ces domaines, mais n’importe quel amateur un tant soit peu observateur sait qu’il s’agit toujours de susciter l’attente, de la ressusciter lorsqu’elle est sur le point de s’évanouir, de la rendre vive, de la satisfaire sans jamais la rassasier pleinement, de faire monter cette tension qui va se dénouer dans la détente et de la faire suivre immédiatement d’une nouvelle tension. Ce qui rapproche l’érotisme de la musique et d’un certain art de vivre, c’est le sens du rythme, c’est de faire du temps son complice. La musicalité comme tout ce qui nous fait vibrer, c’est le rythme (- qui rend l’attente vivante, qui rend la note ou la caresse à venir espérée et indispensable). Osons ! Une note n’est jamais fausse tant qu’on n’a pas entendue la suivante, c’est elle qui vous dira si la précédente était juste ou pas et ceci ne s’applique pas qu’à la musique.

      Quand on est heureux, il ne s’agit surtout pas de se précipiter (- vite, vite, vite, profitons-en, ça ne vas pas durer), et d’impacter ainsi l’instant présent par les malheurs que le bonheur laisse entendre, mais plutôt de se dire : "je vis encore puisque j’attends et cette vie déjà bien pleine n’est pas encore rassasiée puisqu’il ne dépend que de moi de satisfaire tout à fait cette attente".

Page du 3 septembre 2019 jour des chiens dans la rue.
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