Page du 14 octobre 2019 jour du flou gaussien.
Nul besoin d’être grand clerc ou autiste Asperger pour démontrer que je n’ai guère de rigueur dans mes raisonnements et que je suis aussi irrationnel que racine de 2. Je le sais bien et ça m’est égal, je n’ai aucun souci de rigueur. C’est que je suis avant tout un fervent partisan de "la logique floue" même si ces termes contradictoires empruntés à l’informatique peuvent paraître bien ronflants pour d’aussi piètres résultats. Certains s'aventurent en allant du général au particulier, du simple au complexe, en déterminant précisément chaque ensemble qu’ils identifient pour dégager une structure consolidant leur édifice en dur alors que mon système de pensée préféré est basé sur "l'indéterminable" : une méthode d'appréhension molle, "large" et intuitive (- la plus large possible) qui attribue approximativement des degrés de vérité à toute chose. Elle n’a rien de scientifique dans le sens classique de l’adjectif puisque rien n’est parfaitement vrai, rien n’est absolument faux… S’il me fallait toutefois traduire cela en langage mathématique, disons que je ferais un usage immodéré des transitions hyperboliques, exponentielles ou gaussiennes et que fleuriraient les sigmoïdes et autres tangentes hyperboliques (- j’aime bien le S des sigmoïdes parce qu’il est dérivable et donc fort utile pour se promener dans ses réseaux de neurones).
"Large" le champ, mais pas trop quand même (- il ne faut pas pousser, j’ai quelques limites naturelles), ce qui me permet de définir de vagues contours à mon "indéterminé" puis de me positionner à peu près au milieu d’un "probable incertain" qu'il m’est alors possible d'affiner vers un formalisé. Pour être transmissible, celui-ci est alors éprouvé à l'aune de quelques logiques plus communément partagées. Je fais alors semblant de croire à ce que je dis… Je sais bien… pour être flou, c’est on ne peut plus flou, c’est le moins qu’on puisse en dire et je ne recommanderai cette méthode aberrante à personne. Vous auriez raison de me conseiller l’achat de lunettes adaptées ou de structurer mon délire. C’est pourtant ainsi que se jouent de moi mes circonvolutions… en général, le résultat me suffit (- je ne suis guère exigeant) mais quand cela ne marche pas du tout, que j’en suis à ne plus me comprendre moi-même, ma conscience est derechef expédiée dans les enfers d’un flou gaussien inextricable où elle patauge dans la boue originelle. A défaut de lunettes, je sors alors un ustensile improbable, une sorte de longue vue à large focale, et tente bon gré mal gré de percer le brouillard de ma déconvenue pour voir "objectivement" en utilisant des filtres ad hoc où étaient mes erreurs. Parfois ça marche mais en réalité et en règle générale, je n’en ai rien, mais alors, rien, rien à cirer, je n’éprouve aucune honte à me perdre hors des sentiers battus propices aux égarements, je n’ai dans ce domaine aucune prétention et encore moins de remords.