Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 16 octobre 2019 jour du grand soir.

Denis Vallier
Page du 16 octobre 2019 jour du grand soir.

C'est au crépuscule
 

À l'heure tardive où les amants clandestins
Une dernière fois, furtifs, se disent je t’aime et se lacèrent,

À l'heure tardive où le patron soucieux, vidé, rentre chez lui
À l'heure paisible de quiétude que l’on s’octroie

Quand le glaçon n'en finit plus de fondre

Et tintinnabule joyeusement dans l’alcool

À l'heure tardive où se vident les bétaillères
Où les cuillères plongent, prudentes, dans le bouillon brûlant

Pendant que la télé parle toute seule au salon
Et que les gosses en colère s’accrochent à leurs portables

 

C'est au crépuscule qu'il viendra.

En sueur de sa course,
Avec cette sanguine saveur de rouille dans la bouche
Il portera, sous l'uniforme du deuil,
L’authentique tenue de camouflages réglementaire, 

Sa promesse de l'envol et l'attrait de la chute

Tous les soleils rêvés dans les cavernes antiques
Tous les péchés des purs et les larmes des brutes

C’est au crépuscule de ma vie que je l'attends ce grand soir
Pour écraser d’un poing vengeur
Ces promesses de capital et de richesse
De pouvoir, de gloire et de victoire
Ce cauchemar chauffé à blanc aux forges des enfers
Qui marquent les esclaves dans leur chair
Jusqu’à plier leurs genoux

 

C’est au crépuscule d’un monde
Que la nuit efface tout oiseau, toute couleur
Ne reste qu’une tache rouge sang

Mais si peu d’aurores...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires