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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 17 octobre 2019 jour de réveil douloureux.

Denis Vallier
Merci le Chat...

Merci le Chat...

      Plus ça va, plus je suis con… Quand j’écris "je" ici, ce n’est pas pour me vanter," je" ne parle pas que de moi, je généralise, c’est vous, c’est moi. "Je"  m’autorise à parler au nom du genre humain, rien que ça ! Surtout au réveil en traînant ses savates vers le miroir que vous impose la vie chaque matin : si nous n’avons pas tous les mêmes rêves, nous sortons tous du même sommeil. Dire qu’un jour même les miroirs auront une mémoire… ah bon !? C’est déjà fait ?! Avec cette manie de connecter tout et n’importe quoi, Bill Gates et Zuckerberg sauront bientôt avant moi comment j’ai dormi, si j’ai un pet de travers. Tous les matins, on se retrouve devant son miroir avec une tête à faire peur. À part ceux qui déforment, je (- qui est un autre) déteste les miroirs… Pas spécialement l’objet par lui-même mais pour ce qu’il me renvoie. Du coup, devant ce miroir, je sens parfois de la haine dans le regard que je croise et qui exprime l'intelligence d’un bigorneau en phase terminale. Je me plains de tout, de moi, des autres, du temps qui se détraque, des claques qui se perdent, du monde qui fout le camp, mais pour combattre le mal, il faut tout d’abord comprendre le porteur. Alors j’interroge le bigorneau…

Page du 17 octobre 2019 jour de réveil douloureux.

      Nos malheurs peuvent provenir de temps à autres de la faute à pas de chance mais en règle générale, c’est plutôt de notre connerie. Pour le hasard, il n’y a  pas grand-chose à faire puisque notre connerie nous empêche de mettre toutes les chances de notre côté. Je participe avec allégresse à la connerie ambiante, je consomme, je pollue, je jette, je crache, je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Je suis la preuve vivante que l’intelligence n’est que de passage ici-bas. Devant son miroir, on se désole, quand on se compare, on se console, c’est ce qu’on se dit… mais c’est le chien qui se mord la queue : on se dit tous la même chose et on se compare en chœur… Mais effectivement, ce qui me console de mon côté, c’est de ne pas être le seul dans cet état : l’intelligence n’appartient à personne alors que la connerie est ce qui est le mieux partagé au monde. Le constat est sans appel : plus les objets deviennent intelligents moins nous le sommes. Malheureusement, si la plupart du temps je suis suffisamment con pour que cela ne me gêne en rien, j’ai parfois des instants de lucidité plutôt douloureux. Je me sens alors si désespérément stupide que si je me croisais dans la rue, je me giflerais. Heureusement que je suis impuissant, sinon nous serions déjà tous morts...

      Les miroirs, surtout les plus fidèles, sont cruels et monstrueux : c’est comme la fornication, ils multiplient le nombre d’abrutis sur cette planète déjà surchargée. Bon sang, toi, là, dans le miroir, regarde-toi… regarde-toi vraiment,…que vois-tu derrière tous ces mots que tu te jettes au visage ? Tu y noies et disperses ce que tu devrais te dire vraiment au lieu de te raser… Tu ne peux pas faire autrement, je sais, je sais. C’est bien gentil d’avoir plusieurs cordes à ton arc mais si tu n’as pas de flèches à tirer, à quoi tu sers ? Fatigué le bigorneau ?… Comme d’habitude, tu vas attribuer ton impuissance à la fatigue… C’est classique, tout individu bête et méchant se transforme inexorablement en victime dangereuse. : "Mais pourquoi moi, là, planté au milieu de ce bordel ? Qu’est-ce que j’ai à voir avec tout ça ? Pourquoi ça me tombe dessus ? Et d’abord, pourquoi pas la faute aux autres, et même, pourquoi pas à cause de Dieu ? Ça va si mal en ce moment sur cette planète qu'il doit forcément y avoir un Dieu aux commandes comme il y a toujours un policier au centre d’un carrefour encombré. C’est bien une preuve ça ! Tous les fêlés de religion, ces folles de la messe, ces hystériques bouffis de farines mystiques, doivent finalement avoir raison, je me retrouve bien forcé d’y croire malgré toutes mes réticences"…

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