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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 22 octobre 2019 jour d'enquête.

Denis Vallier

      Étrange le dieu juif vengeur… tout aussi étranges le dieu guerrier de l'islam et la leçon christique dévoyée. Si Dieu n’est pas bon puisqu’il tolère le mal, s’il n’est pas omniscient puisqu’il s’interroge sur la foi d’Abraham, il est donc, en toute logique théologique, Tout-puissant mais il ne se préoccupe alors ni du bien ni du mal… Dans ce cas, pourquoi punit-il ses créatures puisque tout est sa création ? Ne les punit-il pas pour des choses dont il est, au bout du compte, l’unique responsable ? En jugeant ses créatures, ne se juge-t-il pas lui-même ? Il ne peut nous laisser croire au moindre châtiment. Là-dessus, si on insiste, il n’est pas plus Tout-puissant que vous et moi, il l’est même moins que moi dans ces pages et ce,  pour une raison bien simple : s’il l’était, il pourrait créer un objet impossible à créer et s’il ne peut pas créer cet objet, c’est qu’il n’est pas si tout-puissant que ça… Tandis que de mon côté, rien ne m’empêche d’imaginer l’inimaginable. Le Dieu de Spinoza et d’Einstein ne possède aucune des qualités dont on l’affuble sinon une immense indifférence dans la plus grande neutralité. C’est un peu facile de le charger de tous nos maux, mais au final, seule son inexistence pourrait le disculper totalement …

      Que voulez-vous… Dieu revient souvent au centre de nos problèmes, c’est parce qu’on n’efface pas des millénaires judéo-chrétiens d’un coup de gomme (- pour ma part, je n’ai pas de gomme, je n’en ai jamais achetée de ma vie, j’ai une bien trop haute estime de ma petite personne et une bien trop grande confiance en moi pour le faire (!)…). Pourtant, on préférerait parfois effacer le souvenir d'un événement, plutôt que de lui trouver une explication rationnelle... Comment l’humanité a-t-elle pu provoquer un bouleversement planétaire d’une telle ampleur ? L'amertume et les scrupules s'envolent au vent de l'amnésie. Non, décidément, Dieu n’y est pour rien dans nos malheurs, il faut donc chercher ailleurs un coupable à qui profitent nos crimes. J’ai beau chercher,  décidément, je ne vois que moi à l’horizon. L’oiseau reconnaît ses propres plumes sur la flèche qui le transperce : mon crime est d’être né impétueusement et d’avoir foncé tête baissée sans réfléchir à ce que je faisais. A l’heure actuelle, je suis un être tout à fait méprisable mais, malgré tout, mieux vaut croire aux vertus de la bienveillance : je suis encore jeune, un être en construction, j’avance, j’hésite, je trébuche, il n’y a dans cette crise d’adolescence rien que de très normal, l’humanité ça demande du temps. Reste à savoir si, à l’échelle de mon espérance de vie, mes bêtises ne seront pas irrémédiables et les dégâts irréversibles mais à quoi me sert-il de m’accabler sous mon propre mépris ? Mieux me vaudrait un répit et la paix de l’esprit pour souffler un peu, récupérer, me reprendre, sans négliger pour autant de rire de moi-même et de mes défauts. En reculant pour mieux sauter l’humanité aurait ainsi plus de chance de s’en sortir et ce serait plus facile si on le faisait avec humour et le sourire.

Page du 22 octobre 2019 jour d'enquête.
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