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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 24 janvier 2020 jour constitutionnel...

Denis Vallier

      « La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la Loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de RACE ou de religion »Le mot "race" figure dans l’article premier de notre Constitution. "Constituer", le mot est clair : la "race" nous est constitutive, le nier c’est nous renier. Nous sommes racés comme un sportif peut l’être, le mot est en nous. Que vient donc faire ce mot si discutable au milieu d’une Constitution par ailleurs mûrement réfléchie ? Nous étions donc tous racistes sous De Gaule ? L’imprégnation de Vichy était-elle encore plus forte que celle enclenchée par la Déclaration des droits de l’Homme de 1948 ? Sans doute que la Shoah n’avait pas encore eu le temps d’agir pleinement sur les consciences, que le dégoût de l’horreur coloniale  n’avait pas encore été ressenti par le plus grand nombre pour que se pose la légitimité d’un mot jamais remise en question jusque-là.

      "Sans distinction d’origine, de race ou de religion" : notre Constitution semble claire mais elle ne l’est pas pour tout le monde. Cela voulait sans doute être une manière de dire : "nous prenons en compte notre Histoire et nous ne voulons plus jamais ça" tout en reprenant en les rejetant les termes de ce que l’on ne veut plus. Le mot "race" serait ainsi combattu sans être invalidé. Mais a-t-on vraiment le choix ? On ne s’en souvient guère, mais Hollande, encore candidat, avait promis de supprimer au lendemain de son éventuelle élection le mot "race" de notre Constitution. Il y a des lendemains qui durent, mais était-ce-ce une promesse facile à tenir? Manifestement non. A l’époque, Sarkozy avait ironisé en parlant de supprimer le mot "pauvreté", argumentant que s’il suffisait de supprimer un mot pour faire disparaître le problème, pourquoi s’en priver ?

      Supprimer un mot est effectivement une fausse solution à un vrai problème. Pour pouvoir régler celui du racisme, ce mot a forcément sa place dans la Constitution. Ce que voulait dire Hollande, c’est qu’il n’y a pas de place pour le racisme dans la République. On ne peut qu’être d’accord : le racisme, c’est comme les Anglais, ça ne devrait pas exister !... D’ailleurs les statistiques sont indiscutables, la situation s’aggrave : il y a de plus en plus d’étrangers dans le monde. Et pour lutter contre le racisme, n’en déplaise à Hollande, on a besoin du mot "race" car vous aurez beau expliquer doctement aux racistes que biologiquement cela ne veut rien dire, ils ne voudront rien entendre. Ce qu’il convient d’entendre, c’est que les races, non pas au sens biologique du terme tel qu’on les comprenait jusqu’ici, mais au sens communément admis, ne doivent pas engager d’inégalités, de dominations, d’injustices spécifiques. La race, dans une compréhension vulgaire, n’est pas un terme scientifique, une réalité précise et clairement délimitée : ce n’est qu’une construction mentale un peu fumeuse à partir du constat de différences dans l’apparence physique ou dans les pratiques culturelles. C’est vague et on ne parle pas d’autre chose. Du coup, nous sommes donc effectivement tous, tant que nous sommes, racistes mais à des degrés divers. De par chez nous, être raciste à 100% ne s’applique qu’envers les noirs, les juifs ou les arabes. Être raciste envers les Polonais ou les Anglais, c’est déjà du racisme moyen. Envers les Belges ou les Québécois, c’est du racisme affectueux. En Chine, au Pérou ou en Papouasie, les critères seront tout autres. Le racisme primaire  de comptoir n’est pas le pire, il n’est pas réfléchi. Il en est de bien plus pervers et dangereux.

Equipe de France 2018, une et indivisible, contre le Luxembourg...

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