Page du 25 janvier 2020 jour des squelettes sous le tapis.

      La France, championne du monde de foot et de laïcité, veut lutter contre toutes les formes de racismes et on ne peut que l’encourager…mais dans le même temps nous refusons de croire officiellement à un problème racial actuel en ne publiant aucune statistique ethnique et en escamotant la notion de race. Nier un problème n’est pas très malin, cela pourrit une situation et ne fait que la compliquer. Il faut au contraire l’éclaircir, mettre les choses à plat et les pieds dedans.

      Dans la sphère scientifique hexagonale, le consensus est indéniable: vous êtes un abruti si vous ne comprenez pas que la race est une fiction biologique, une construction de bric et de broc, une contre-vérité. Il est vrai qu’il y a assez peu de vérités pour ne pas s’attacher à celles dont on dispose, gagnons donc du temps : chez les humains, il n’y a pas de races au sens biologique du mot, c’est vrai tout comme le vin blanc n’est pas une race de vin. Et cela est confirmé tant du point de vue génétique, que du point de vue évolutionniste : il n’y a pas cet ensemble de traits phénotypiques, corporels, apparents, il n’y a pas plus de traits génotypiques auquel le phénotype pourrait ou non renvoyer et encore moins des caractéristiques intellectuelles, de natures morales, affectives, comportementales propres à  un groupe humain défini. On nous le répète : il y a plus de différence entre deux individus d’un même groupe ethnique qu’entre deux groupes distincts. Les races ne sont donc que des vues de l’esprit… Outre que c’est une opinion détestable, le racisme tel qu’on l’entend usuellement semble donc un faux problème…

      Soit, mais si seulement c’était aussi simple… Les races sont peut-être des constructions artificielles, mais en tout cas, elles ont un effet réel puisque le racisme existe. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi c’est toujours le noir de service qui meure en premier dans les films d’horreur ? Bien sûr, notre réalité actuelle est marquée par notre passé colonial (- ce pourrait être ségrégationniste ailleurs), mais on a besoin des races pour lutter contre le racisme. Puisqu’on y est, comment ose-t-on encore prononcer "l'homme" ou "la femme" à notre époque, alors qu’on ne dit plus, le Noir ou l'Arabe parce que le politique nous a expliqué que ce n'était pas correct ? Mais dans toute cette foule, moi, je ne reconnais plus personne.

      Bon, d’accord, le racisme est un faux problème… mais le communautarisme n’est-il pas une forme de racisme bien présente et réelle ? Un groupe qui se distingue d’une société en s’en excluant et en excluant ses membres réfractaires, n’a-t-il pas un comportement raciste et ségrégationniste surtout si en plus, son moteur idéologique est intégriste et impérialiste ? Ilan Halimi n’a-t-il été torturé que par jeu ? Le "gang des Barbares" n’est-il pas symptomatique d’une dérive brutale des mentalités dans certaines sphères de notre société ? Au lieu de le cacher sous le tapis, il faudra bien régler le problème si l’on aspire à un minimum de vivre ensemble car sinon le fossé ne fera que se creuser à la grande satisfaction de ceux de tous bords qui y trouvent leur intérêt.