Page du 23 mai 2020 jour des lapins crétins...

      Puisque nous en sommes là et pas ailleurs, ce n’est que par le jeu de circonstances et de tous nos composants. Entre autres, notre agressivité autant que de notre amour. Notre génie a exploité cette violence au mieux, jusqu’ici, elle nous fut fort utile pour bousculer un monde parfois hostile à nos projets : il est beaucoup plus rapide de tuer un animal et de se vêtir de sa peau pour survivre au froid que d’attendre que l’évolution nous dote d’une fourrure protectrice. En général on gère tant bien que mal cette violence, mais parmi nous, les crétins qui font le mal par bêtise la discréditent : c’est du vice.

      Les chiffres sont là, froids et incontestables nous nous abrutissons collectivement… C’est une donnée basée sur la moyenne qui a longuement stagné mais a plutôt baissé ces derniers temps : les plus doués d’entre nous ne se reproduisent pas ou peu tandis que les neuneus se multiplient comme des lapins. Dans le meilleur des cas, on observe que les êtres d’exception n’enfantent jamais que des clones sans originalité à part quelques heureuses exceptions. En outre, la plupart de ces génies ont su consacrer toute leur énergie à bien d'autres choses qu'à satisfaire ce désir primitif, animal et biologique de s'assurer une descendance : ils savent, eux, que leur génie n’est pas génétique.

      A l’inverse, on croise donc une grosse partie de la population qui est bien présente, mais dont l'esprit n'est localisable par aucun GPS ainsi qu’une autre qui a la tête bien vissée sur les épaules... mais de guingois et à l'envers du filetage. Le milieu social a sa part de responsabilité mais n’explique pas tout car on trouve tous les cas de figures dans toutes les couches de la société. On peut donc supposer que ce qu’on appelle "l’intelligence" soit une maladie non sexuellement transmissible. L’élite intellectuelle, les nobélisables, la nouvelle aristocratie financière et économique, ont parfois de l’amour mais peu d’enfants (- souvent pour ne pas disperser l’héritage). Les gamins deviennent donc encore plus précieux qu’auparavant et tout est mis en œuvre (- s’il le faut avec une violence froide, calculée, discrète) pour qu’ils leur survivent au mieux dans un monde dégradé par la masse grouillante. La plèbe, toujours plus polluée, bénéficie partiellement des miettes de ce progrès comme le grain jeté aux poules.