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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 30 juillet 2020 jour d'amour fou...

Denis Vallier

      On nous saoule de guimauve et de drames, mais deux personnes qui fêtent leurs noces d’or après avoir passé cinquante ans côte à côte sans rien savoir l’une de l’autre, c’est peut-être ça l’amour véritable… On peut connaître quelqu'un depuis des années et s'apercevoir brusquement qu'on ne sait pas au juste la couleur de ses yeux ni la forme de son nez. Peut-être est-ce bon signe car la vérité du jour surgit au moment où l'on en oublie les traits de surface pour apercevoir ce qui se cache derrière eux. L'esprit de l'autre, comme l'amour, est sans visage... Le quotidien est souvent décevant mais l’extra ordinaire n’est guère accessible : si l’on écoute Spinoza, il n’est d’amour véritable, d’"amour qui remplit l’âme d’une joie éternelle" que dans l’amour de Dieu (- ou de tout autre nom que vous lui donnerez ou autre support infini et éternel que vous lui trouverez), qui ne vous comble entièrement… d’où l’abandon, l’oubli de soi… le Dieu de Spinoza, la totalité si impossible à définir, ne vous laisse plus aucune place.

      De toute façon, quel que soit mon angle d’attaque, l’amour est toujours folie…On croise cette folie du quotidien, celle de Thérèse d’Avila, de Salvador Dali et des doigts de pieds que l’on suce de Buñuel… finalement, j’en suis à me demander s’il est une autre façon d’aimer que dans la folie ? Ce sont des modalités dont on ne peut pas contester la validité (- chacun est "libre"), mais qui paraissent somme toute étranges : le quotidien contrarie la possibilité de l’amour, l’amour mystique contrarie la possibilité du désir alors qu’il en est l’inverse, Dali semble fou avant d’être amoureux, sucer un gros orteil parait ridicule… et pourtant, même insensé, c’est toujours de l’amour. Prenons soin de notre liberté car ce qui peut conduire un humain à la folie clinique, celle dont on ne revient pas, c’est de ressentir des émotions qu’on lui interdit par ailleurs.

Page du 30 juillet 2020 jour d'amour fou...
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