Page du 17 août 2020 jour d'unité...

      En ce qui concerne l’espèce humaine, tout ce que je peux affirmer des différences entre hommes et femmes, hormis quelques données anatomiques et physiologiques, n’est que pure spéculation. Ce qui est sûr, c’est que nous avons été conçus dans le même moule, avec des ingrédients très légèrement différents, mais, pour des raisons X ou Y, à l'arrivée on n'a pas la même forme.

      Toute forme est un assemblage de forces contraires ; en l'homme aussi bien qu'en la femme, n'y aurait-il pas encore une part masculine et une part féminine assemblées, l'une ayant puissance d'agir, l'autre de pâtir (ressentir et s'émouvoir). Mais qui fait quoi ? Voyez la pauvre Dalila… cette Mata Hari missionnée par les Philistins pour découvrir le secret de la force de Samson et la neutraliser. À trop jouer au jeu de la séduction, on finit par se prendre au jeu. Il suffit de s’agenouiller et de prier pour se mettre à croire en Dieu soutenait Pascal mais en amour le phénomène est bien plus violent et telle est prise qui croyait prendre. Puis, après avoir fait l’amour, il lui fallut couper les cheveux de son amant dans son sommeil en sachant que son geste le tuait… comment vivre ensuite avec ce crime d’état sur la conscience ?

      Ainsi, ce serait ce conflit intérieur même qui se perpétuerait entre un homme et une femme, et en élargissant, dans la société même, entre l'homme et la femme au sens de statut juridique. Est-ce cela que C.G. Jung a voulu dire avec les notions d'animus et d'anima ?

      Alors, plus qu'un conflit, cette confrontation à vocation d'union réussie n'est-elles pas le chemin naturel, par projection, ou effet de miroir, de réaliser en chacun cet accord des deux parties ? Si bien que lorsqu'une femme dit, "avec un homme (qu'elle aime) je me sens plus femme", ne devrait-il pas être entendu, "je me sens plus "Homme" ", cet être réalisé en ses contraires ?

      Ainsi, la barrière de la complexion donnée au départ : "homme ou femme", serait transcendée dans l'union; l'homme apprenant, cherchant sa féminité au travers de la femme, et la femme sa masculinité au travers de l'homme.

(Photo de Leland Bobbé)