Page du 26 septembre 2020 jour de séparation...

Elle est féroce l’usure des sentiments… Au départ, on est prêt à lui décrocher la lune et puis à la fin, on ne change même plus l’ampoule de la cuisine… Et pourtant, nous nous sommes tant et si bien aimés, nous ne pouvons le nier... manifestement le temps creuse nos lits comme l’eau dans la roche. Pour un couple heureux en amour qui dure, combien de mésalliances, d'amours bon marché, d’unions jetables ? Il suffit de compter les séparations autour de soi : nous zappons à tout va… Amalgame inconscient de jalousie, d'égoïsme, de fausse sécurité portant le masque du romantisme et de l'idéalisme ... voilà ce que sont devenus nos si pures amours ...

Qui n’a jamais tracé du doigt des cœurs dans la poussière ou sur la buée d’une vitre ? Le doigt aussi sera poussière et nos amours vite effacées. Il n’y aura même plus de vitre, voilà ce que c’est de trop frotter... On sait tout ça dès le départ sans vouloir l’admettre réellement et à chaque fois on se fait avoir mais on se dit : "Et puis après ?"… Puis après, bin rien ou si peu de bonne intelligence. On voudrait croire à la mémoire de la buée car paraît-il, "on a vu souvent rejaillir le feu d’un ancien volcan qu’on croyait trop vieux"…. Mais à force on finit par se faire une raison, à quoi bon ? L’arbre digèrera nos cœurs gravés et même dedans la pierre, les mots creusés au burin vont s'estomper sous le lichen. Déjà ne reste plus d'hier qu'un désert et inscrit en creux dans la poussière, la cécité, tant citée. Elles furent si belles… pourquoi faut-il, maille après maille, que nos amours s'en aillent ?