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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 23 novembre 2020 jour de mariage heureux...

Denis Vallier
(Photo de Marillina Besteiro)

(Photo de Marillina Besteiro)

La trajectoire du moindre astéroïde perdu dans l’immensité du vide ne pose plus guère de problèmes à nos puissants ordinateurs… mais comment restituer la multitude de parcours et de rencontres pendant des centaines de millénaires pour que deux êtres se croisent, se plaisent et se tombent dans les bras à l’heure actuelle ? La magie de l'amour n'est qu'une rencontre magique statistiquement impossible. Et dire que chacun de nous ne voit le jour qu’en fonction de cette infinité de petits miracles hautement improbables… D’autant plus que la plupart de nos rencontres amoureuses reposent sur quelques malentendus réciproques. Deux trois choses que je sais d'elle et hop ! deux, trois ans ou dix ou trente et même plus si affinité pour vivre le reste de nos jours ensemble. Malheureusement, nous sommes nombreux à faire le trajet malodorant des roses aux chaussettes sales. C’est toujours la même histoire multipliée à l’infini: on se plait, on s’embrasse, une petite salade de langues, on passe du vertical à l'horizontal dans un pré fleuri et quand on se relève, on s’attache. On se câline alors tant et plus, on se démontre une tendresse basique un peu fade et au bout du compte, on se rend mutuellement la passion que l’on s’est prêtée un jour de déraison pour ne conserver que le rêve de toute vie : un amour inconditionnel, sans jugement, insensible à la performance. Et on ne vit plus qu’avec ce rêve en tête qui poursuit le soleil au-delà de l’horizon… Pour nombre d’entre nous, il serait bien plus simple de s’acheter un chien.

Ne vous décevez pas, telle est la seule règle à respecter sérieusement. Au départ, pas d'objections, de croyances, de baratin ou d'illusions, rien ne vous oblige à ce que le maire et le curé vous passent les menottes en vous mariant mais d’une manière ou d’une autre, accouplez-vous dans la gaieté sous contrat écrit en grosses lettres d’éclats de rires, de joies préméditées et de peines à convertir. Pour faire aller l’attelage droit, il faut reprendre l’image du promeneur de Descartes dans sa forêt : inutile d’aller stupidement d’arbre en arbre mais regarder plutôt au loin pour ne pas vous perdre. C’est le modèle d’un choix continu pour deux êtres qui regardent dans la même direction comme le conseille Saint-Exupéry en expert survolant la Terre des Hommes. D’ailleurs "l’amour ne regarde pas avec les yeux mais avec l’esprit" observait déjà Shakespeare, un connaisseur. Le couple lutte, résiste, combat et apprend à faire des projets communs, à regarder vers l’avenir… c’est son oxygène. Pour vivre heureux ensemble, il ne faut rien lâcher dans ce combat tant sont nombreuses et sournoises les embûches : comme le savent les stratèges, nous pouvons perdre de nombreuses batailles, peu importe si on gagne la dernière, seule l’endurance est nécessaire. La vie est une guerre perdue d’avance, soit… on ne le sait que trop bien, mais le mariage, lui, est une bataille qu’on peut éventuellement gagner. Il y aura forcément des périodes difficiles, mais il s’agit d’obtenir à force de patience un composé qui ne se stabilise pratiquement jamais mais très riche en petits bonheurs qui peuvent vous rendre heureux à l’occasion et en moments de communion et de grâce qui ouvrent sur une plénitude inespérée..

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