Page du 22 janvier 2021 jour d'extinction des feux...

Il y a bien quelques lumignons suspendus de loin en loin, mais à part ça, savez-vous pourquoi l’univers est si noir ? C’est parce qu’un nuage angoissant l’enveloppe : nos dieux n'ont personne à qui adresser leurs prières ! Comme beaucoup d’entre nous, ils se disent qu’en dehors de ce qui est, il n’y a rien… rien, ils en ont de bonnes, où se cacherait le devenir ?… et puis, d’accord rien c’est rien, on le sait bien, mais, en même temps, ce n’est pas rien puisque c’est rien… c’est comme pour le gruyère, pardon, l’emmental : plus il y a d’emmental, plus il y a de trous et plus il y a de trous, moins il y a de fromage alors qu’il y a à la fois plus de trous et plus de fromage… C’est encore un coup de la Physique quantique, elle les rend peut-être nerveux eux-aussi, voire agacés, ou même pire, rancuniers et du coup, ils nous privent de lumière comme d’un dessert… Et comme toujours, c'est la base qui trinque ! Certains osent quand même protester et témoigner : "mon papa à moi est un gangster, il a piqué tout le camembert" à ce qu’en a dit un certain JC voulant garder l’anonymat.

Les religions se multipliant, cette ribambelle de Dieux religieux qui nous encombrent en obstruant la lumière est un pur produit de la superstition et de la pensée magique. Le Dieu en vogue de par chez nous est le même sous plusieurs noms et c’est toujours le même que celui des vieux "philosopheurs" comme Pascal, Thomas d'Aquin, Teilhard de Chardin et tant d'autres métaphysiciens idéalistes, certes brillants, mais peu audacieux… (- il est vrai qu’il fut un temps où ils risquaient le bûcher). Il est au centre de la vieille querelle entre transcendance et immanence et rend incompatible fondamentalement l'idée du "UN" absolu et éternel qui s’impose à Spinoza avec toute idée dualiste séparant un créateur (- ou un principe créateur, Big bang, Primus motor ou autre cause première, ce qui revient au même) de sa création, à savoir notre monde humain particulièrement relatif pour l’occasion.

Moi, je dis ça, j’en sais trop rien, je n’y connais pas grand’chose : je ne suis pas philosophe de formation, je n’ai que de vagues résurgences de lectures caricaturées à gros traits pour m’en souvenir. Mais même pour un amateur,  le choix parait quand même assez simple : ou l’on croit dur comme fer à ce Dieu d’outre-monde, celui de la religion et de la scolastique médiévale, celui qui a créé le monde à partir de rien ou à un quelconque principe créateur tout aussi mystérieux (- ce qui conduit à un dualisme créateur-création pas du tout philosophique), ou bien l’on admet du bout des lèvres et au bout du chemin, l’existence d’UN seul absolu, pas de deux ! Parvenus là, on n’a pas d’autre choix que choisir son camp ! Car les chemins se séparent radicalement, sans aucune possibilité de se rejoindre. Des milliers d’années plus tard, c’est toujours, le même vieux débat Aristote contre Platon… l’Absolu UN contre deux absolus siamois, genre phénomènes de foire… à chacun de se situer mais il me semble que, même dans un domaine aussi subjectif mettant en œuvre nos alchimies internes, un minimum de rationalité s’impose…