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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 21 février 2021 jour à la maison...

Denis Vallier
Page du 21 février 2021 jour à la maison...

Les rideaux se tirent, les volets se ferment, les rues se vident, l’enfer est glacé mais de plus en plus pavé de bonnes intentions… A 18 heures, cou-couche panier pa-pattes en rond ! Si, par la force des choses, on croise moins de gentillesse dans la rue, on se cocoone, on compense virtuellement en regardant de vieux films chez soi après le couvre-feu, c’est le dernier refuge qui lui reste. La gentillesse cherche son chemin sur nos écrans entre la charité gratuite des "Chiffonniers d'Emmaüs" et le calcul vénal d’un Redford ou d’un Newman dans "l’Arnaque", entre le respect glaçant et terrifiant de "Stupeur et tremblements" et l’impérialisme amical de la sollicitude d’"Harry, l’ami qui vous veut du bien". L’envahissement devient franchement outrancier quand la gentille "Amélie Poulain" au nom du bien qu’on veut à autrui vous mange l’espace avec beaucoup trop de gentillesse car en plus, elle est terriblement et superbement sincère… Les exemples sont légions et nous font du bien.

Même si tout est fait pour nous en empêcher, on se débrouille malgré tout pour être encore gentils le long de nos journées. Comme dans ces films intemporels, nous faisons, quand l’occasion se présente, quelques allers-retours entre le froid respect de rigueur et une sollicitude exagérée selon les circonstances et nos tempéraments. Mais en ce moment, notre gentillesse est tamisée, bridée, limitée, nous la contenons et ça me gonfle. Le funeste principe de précaution et le respect d’autrui ont des effets pervers : ils nous privent du sel de la vie, de cinéma et de spectacles vivants… j’entends d’ici Galabru brailler… "C’est l’ENFER !!!" et ses pavés…

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