Page du 30 avril 2021 jour de la mort de Socrate...
Xanthippe, sa mégère se précipita sur lui :
- Tu vas mourir !
- Je discute avec mes amis…
-Tu vas mourir alors que tu es innocent !
- Eh bien quoi ? Valait-il mieux que je meure coupable ?...
Les forces politiques qui manipulent la religion pour mieux nous contrôler n’ont même pas eu besoin de livres saints pour éliminer Socrate, ce trublion magnifique, un des piliers de notre civilisation. L’acte d'accusation de son procès nous est parvenu, il stipule : "Socrate est coupable de ne pas croire aux dieux reconnus par l'État et d'introduire de nouvelles divinités ; il est, en outre, coupable de corrompre les jeunes gens". Peine : la mort, tout simplement…
(- Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de la rage… En réalité, la raison était toute autre : il a été condamné à cause du nombre de ses élèves qui avaient trempé jusqu’au cou dans la Conspiration des Trente, un coup d’état ayant attenté à la démocratie d’Athènes sans que lui-même y ait pris part. De nombreux citoyens avaient été arbitrairement assassinés, et l'entière population d'Eleusis exterminée pour s’être opposée aux Trente. On l'a accusé d'avoir corrompu la jeunesse parce qu'on a voulu y voir un peu vite le résultat de son influence.)
"Mourir pour des idées, l’idée est excellente, moi j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eu car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante, en hurlant à la mort me sont tombés dessus " ironisaient Brassens et sa guitare… C’est vrai que dans cette histoire qui n’est guère à notre honneur, l’absurdité le dispute au ridicule et à la tragédie… En tout cas, Socrate est bel et bien mort pour des idées qu’il n’a pas eues dans la dignité et libéré de ses fers, malgré la crasse et les odeurs d’excréments de sa prison. Il est parti très entouré et en réglant ses comptes avec la société, même son geôlier pleurait en s’excusant… En plus de celles qui lui ont survécu, il nous a laissé en héritage toutes les véritables idées qu’il n’a pas formulées et il referma calmement le livre de sa vie non sans en avoir soigné la dernière page… lui qui n’en avait écrite aucune. Nous avons tous bu la cigüe avec lui… et nous savons tous que c’est à vomir, autant boire de la pisse de chat…
« Criton (- son ami d’enfance) fit un signe à l’esclave qui se tenait tout à côté. L’esclave sortit et mit un certain temps avant de revenir, suivi de celui qui devait donner le poison et qui l’apportait tout broyé dans une coupe. Quand il vit l’homme, Socrate lui dit : "Très bien, mon ami, c’est toi qui t’y connais, que faut-il faire ? - Rien d’autre, répondit-il, qu’aller et venir après avoir bu jusqu’à ce que tu sentes une lourdeur dans les jambes ; à ce moment, allonge-toi: de cette façon, cela fera son effet." En même temps, il lui tendit la coupe. Socrate la prit. […] Il porta la coupe à ses lèvres et tout tranquillement, tout facilement, il la vida. Jusqu’à ce moment, nous avions, pour la plupart, réussi à nous retenir de pleurer ; mais quand nous vîmes qu’il buvait, et qu’il avait bu : impossible ! Ce fut plus fort que moi, je laissai moi aussi couler mes larmes, à tel point que je dus me couvrir le visage pour pleurer sur moi-même car ce n’était pas sur lui, mais sur mon propre sort que je pleurais, en comprenant quel ami j’allais perdre. »… 2420 ans plus tard, l’émotion de Platon est toujours intacte, sa tristesse est immense et je la partage…
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Georges Brassens - Mourir pour des idées
Morir por las ideas, la idea es excelenteyo he estado a punto de morir por no haberla tenido,pues todos los que la tenían, multitud agobiante,ahuyando a la m...