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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 4 avril 2020 dimanche peu croyant...

Denis Vallier
Photo de Gilbert Garcin

Photo de Gilbert Garcin

La croyance, c'est un peu comme le langage : on se demande d’où il vient et on a beau chercher, on ne peut pas trouver un premier mot qui n'aurait pas besoin d'autres mots pour être défini. Moi, je ne demande qu’à vous croire, mais je déteste qu’on me l’impose… L’athéisme est avant tout une réaction de rejet et de protection, un paradoxe : un parapluie contre la doxa. Mais au fond, et chronologiquement parlant, même les plus croyants d’entre nous sont des athées de naissance. Comment un bébé pourrait-il avoir une religion ? Nous avons beau être baptisés, dûment acceptés dans une communauté religieuse, ne croire en rien a toujours précédé la croyance en Dieu ou même en ses parents… Et cela vaut aussi bien pour le premier prêtre, sorcier ou chaman qui a communiqué aux autres membres de son clan ses propres croyances et inventé la première religion : avant la première religion, il n’y avait pas de religion, il n’y avait que des interrogations et pourtant nos ancêtres s’en sont passés allègrement pendant des dizaines et des dizaines de millénaires. Même le Pape a eu des ancêtres athées qui ne croyaient qu’en eux- même et en leurs proches.

Toutes les frontières, toutes les guerres, tous les actes racistes, toutes les religions ne proviennent que d’une même cause : le clan. Durant les millénaires sans nombre qui ont précédé la période historique, c’est-à-dire avant-hier, il était impossible de survivre sans l’esprit de clan, sans un amour et une confiance aveugle en ses proches et sans toutes ces stratégies lâches qui se mêlent avec ce vieil instinct de nouer des alliances comme le font tous les singes qui se respectent… Si l’on remonte encore plus loin, on peut tout aussi bien affirmer qu’avant l’homme sur terre, il n’y avait pas de croyance et donc pas de Dieu…

Mmm, je suis fatigué ce matin… il ne me faut pas confondre l'absence de croyance avec la croyance que Dieu n'existe pas, car une fois l’idée de Dieu lancée, le besoin d’adorer une entité qui nous soit supérieure s’est propagé comme un feu de brousse. On s’est mis à adorer tout ce qu’on pouvait : se fiant à leur intuition, les premiers chamans ont fait au plus facile en rendant grâce au soleil, à ce dieu éblouissant aux lèvres immobiles, à la stature placide, les paumes de ses mains étaient ouvertes et elles offraient la chaleur de l'amour et autres vitamine D et dérivés synthétiques. Mais ensuite, nos prêtres ont élargi le filon, ils ont misé sur la Lune et les étoiles et plus il y avait de dieux, plus il y avait de clients et toutes les bestioles, des serpents aux taureaux en passant par les condors ont peuplé un panthéon qui subsiste jusqu’à nos jours. Ils ont perfectionné le concept et ont fini par user du virtuel pour faire l’économie d’un support matériel en nous faisant adorer leur simple idée…

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