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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 30 mai 2021 jour d'incompréhension...

Denis Vallier

Durant notre enfance, notre tête gonfle, gonfle… tant on nous la remplit. Entre autres, on nous la bourre d’inepties religieuses dans les fumées d’encens… il nous revient de faire le tri quand notre esprit critique s’est formé (- s’il s’est formé un jour)… De nombreux croyants intelligents ne sont pas assez naïfs pour accepter ces énormités assénées par des bas de la calotte et pourtant, ils les respectent et plient genoux et échine car ils croient en Dieu et ne veulent pas l’offenser…

De quelque endroit d'où l'on regarde, on ne peut que croire en l’existence de Dieu ou en son inexistence : impossible à mon sens de sortir de la croyance dès que l'on se positionne face à cette idée divine. Si en absence de montre je dis "Je crois qu’il est huit heure", ce sera sans en être vraiment sûr. En absence de preuve, il n'y aurait alors que le miracle de la grâce pascalienne pour atteindre une certitude ? Ceux qu’elle n’a pas touchés se voient condamnés à errer dans les limbes du doute. Certaines personnes, bien plus intelligentes que moi, ne croient pas : elles décident de croire (- ce qui est fort différent) et elles le reconnaissent avec une grande honnêteté quand elles affirment qu’on ne peut ni agir ni aimer sans croyances. De nos jours, nous croisons de nombreux religieux ayant étudié et intégré les intégrales : avoir foi en la puissance divine n'empêche pas un Teilhard de Chardin de savoir raisonner. Que de nombreux croyants s'accommodent de la science et s’y réfèrent, c'est plutôt logique de par les succès de celle-ci… ainsi, de nos jours croyant et scientifique peuvent coexister paradoxalement à l'intérieur d'un même crâne. Il arrive aussi que des scientifiques deviennent croyants : être rationnel n'empêche pas certaines aspirations. Quelques sentiments sublimes ne demandent parfois qu’à se manifester en nous et les accidents de la vie en fournissent, ils peuvent même être des moteurs puissants. Il me serait toutefois instructif de connaître leurs motivations car je ne suis pas assez intelligent pour comprendre comment l'intelligence parvient à cautionner le vide…

N’étant pas scientifique, foi et science peuvent donc cohabiter sans que cela me perturbe outre-mesure, par contre (- même si je ne suis pas plus philosophe), il n’en va pas de même entre foi et philosophie…  J’admire Bergson, son œuvre mouvante en forme de peinture poétique, ses allers-retours entre espace et durée, mais son dualisme, son mysticisme et son étude expérimentale de Dieu m’échappent. Selon l’idée que je m’en fais, philosopher en restant englué dans la croyance au miracle et la pensée magique, me paraît une impossibilité absolue et pourtant, il s’y exerce en donnant à Dieu le nom "Amour" et en parvenant à ne pas l’inclure dans le réseau de ses connaissances... Mais je ne dispose sans doute pas de sa grande intelligence, de son intuition ni de son imagination… C’est peut-être pour cela que s'évertuer à vouloir concilier philosophie et religion dans une sorte de scolastique des temps modernes reste à mes yeux une aberration intellectuelle moyenâgeuse digne d’un Don Quichotte...

Henri Bergson.

Henri Bergson.

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