Page du 25 juin 2021 jour de Sœur Sourire...

"Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde" garantissent Archimède et la Science… la Foi n’en a même pas besoin, elle repose sur le vide mais soulève des montagnes… Toutefois, toute foi commence par une misère et s’accroche à un espoir. Et plus un espoir est vague et incertain, mieux et plus longtemps il soutient (- et se soutient lui-même). Dites à quelqu'un qu'il y a 300 milliards de milliards d'étoiles dans l'univers et il vous croira sur parole. Dites-lui maintenant que la peinture du banc n'est pas sèche et il aura besoin de toucher pour en être sûr. Ainsi les croyances les moins formulables, les plus fumeuses, les moins vérifiables, sont les plus solides et les plus addictives. Et plus le croyant souffre, plus obstinément il rêve à la récompense, au paradis, l'endroit où vont les anges qui meurent quand ils n'ont pas fait de bêtises, comme jouer avec les boules du sapin ou mettre des pétards dans les boîtes aux lettres. On regarde moins ce que l'on voit que ce que l'on espère comme le savent bien les joueurs de tennis quand l’arbitre leur dit "faute".

Et cet espoir insensé donne le sourire à certains et surtout à certaines, ce sourire toujours affiché et ce côté rayonnant de bonheur que peut avoir l’amante religieuse, par exemple. Mais n'oublions pas que toutes les nonnes sont amoureuses de Jésus, virtuellement, certes, platoniquement of course, mais toujours amoureuses, d'autant qu'il ne leur retire jamais son amour… c'est leur credo. Se marier avec Dieu… riche idée : il n’y a pas de vaisselle à faire ni de linge à repasser. Quand elles croisent un homme en chair et en os, ces saintes n’y touchent.

Sinon franchement, croire ne fait pas particulièrement rayonner dans les Églises. Même au moment de l'Alléluia final puisque Christ est ressuscité, très peu de sourires à ce que j’ai pu constater. Certains drogués de la prière communautaire, comme les Charismatiques ou les Évangélistes, affichent un rayonnement sur leur visage mais il est dû aux endorphines de la transe, eux-aussi sont amoureux du Christ comme les religieuses. Bien sûr, un esprit rationnel va avoir beaucoup de mal à les comprendre, mais, c'est pourtant ainsi : quelqu'un les aime pour toujours, ils en sont heureux et ils le lui rendent bien… Ces veinards sont de pauvres camés qui demandent la vie éternelle même dans des douleurs insoutenables. Ils vont jusqu’à supplier à genou en se flagellant car la sélection est rude : "Beaucoup d'appelés, peu d'élus" au Royaume des Cieux, insistent les Évangiles. Et la fin du monde est proche… ils osent s'épouvanter aux approches du néant quand c'est leur drogue qui les a amenés, goutte à goutte, seconde après seconde, à imaginer ce néant…

La curiosité de Sœur Marie-Thérèse dessinée par Maëster...