Page du 30 août 2021 jour du croyant...

Je suis croyant… En quoi ? Ça… C’est tout une histoire… Quoi que je pense, quoi que je dise, je peine à croire que rien n’existe au-delà de la matière. Ma croyance est un univers dont je suis  le centre. Mon cerveau est fait de matière, il fait partie d’un être vivant, tout comme mes cheveux blancs, mais mes cheveux ou mes ongles ne pensent pas. Je me coupe les cheveux et les ongles, mais si je sépare mon cerveau de mon corps, il ne pensera pas plus qu’eux. C’est l’alliance de ma tête et de mon corps qui me permet de penser, mon univers est un corps pensant. (- Depuis ma tendre enfance, je m’imagine que je suis fait à l’image du grand univers qui serait lui-aussi un colossal corps pensant)… D’ailleurs, l’univers mérite mal son nom, c’est forcément un multivers qui regroupe l’ensemble de "tout" ce qui existe : le fait qu’il puisse y avoir plus qu’un seul "tout" me paraît impossible, l’unicité est une idée si familière qu’il ne me vient même pas à l’esprit de la mettre en doute comme celle de la Terre au centre de l’Univers avant Galilée… aussi, univers ou multivers ça ne fera jamais plus que un seul tout, un point c’est tout…

Mon petit univers de croyant est cependant limité et ce qui se passe à l’intérieur tourne nécessairement autour de nous autres, par nous et pour nous. L’équilibre de cet univers psychologique tient par des lois abstraites qui se traduisent par l’anticipation, la prévoyance, l’intolérance face à l’indifférence menaçante des éléments composants le colossal univers (- ou multivers, à vous de voir), la censure et l’ignorance de la liberté intrinsèque à chaque individu qui se trouve à l’intérieur de l’espace-temps de notre univers externe. Il est impossible de contrôler et d’assurer l’harmonie dans l’univers lorsque la liberté qui échappe à toute anticipation se trouve à l’intérieur. La liberté devient une menace, un élément anarchique qu’il faut anéantir soit par l’imposition de la conformité soit par le rejet ou le meurtre de l’élément porteur d’incohérence et d’anxiété. Un croyant plongé dans un débat va tenter de corrompre et de convertir l’adversaire en premier lieu. Quand l’autre parle, il patiente non pour l’écouter, mais pour tenter de le convaincre. Un croyant qui échoue va s’affairer à rejeter l’adversaire tenace de son univers. Il mise alors sur la complicité et la fidélité des composants de son univers en s’attaquant à l’image de l’intrus car, dans un monde d’illusions, l’image est le canalisateur et le représentant du réel.

Et c’est ainsi qu’en ce moment, un (- ou une) abruti méprisable me cherche des poux en signalant mes publications sur Facebook…

(Photo de Yafiq Yusman - Jardin chinois à Singapour)