Page du 29 décembre 2021 jour des immigrés...

(Montage photo d’Ugur Gallenkus)

La chasse aux basanés est ouverte dans notre jolie campagne présidentielle. Notre bêtise engendre toujours les mêmes comportements xénophobes. Nous avons omicron et du chômage, le pass vaccinal et les  prix qui montent en flèche… il y a forcément un coupable et c’est forcément l’étranger. Le système et la haute finance qui nous font des misères, c’est là-bas nulle part, mais les immigrés, eux, on les a là, sous la main… ce qu’on préfère chez eux, c’est de ne pas les voir alors au nom de la Civilisation, de notre Histoire, de notre Culture et de notre Religion, on leur tape dessus : ça remet l’église au milieu du village en nous faisant du bien au passage. Braillons avec les plus braillards : "À la mer ! Qu’ils s’en aillent voir ailleurs, qu’ils retournent d’où ils viennent, de gré ou de force et tant mieux s’ils se noient !" … Ce qui sert de raison aux plus fous, ceux qui osent dire "je ne suis pas fou", est toujours délirant. Ils feraient mieux de la fermer s’ils veulent qu’on les écoute… Si vous remettez en cause leurs hurlements, ils vous traiteront d’iconoclaste ou de suppôt de Satan … Pourtant, il vaudrait mieux ne pas se tromper de combat: il n’y a pas qu’un virus et quelques étrangers qui sèment la zizanie, il y a tout ce qu’il y a derrière et qui pousse à l’exil : les intérêts géopolitiques et financiers, le système économique globalisé, l’obscurantisme des déistes. D’ailleurs, sans eux, tout serait bien plus simple. La superstition leur fait fonction de raison… au mieux ce sont de doux dingues naïfs qui ont besoin d’avancer dans la vie avec les béquilles de leurs divinités, mais les pires sont des massacreurs potentiels de chiens d’infidèles, ils décapiteraient tous ceux qui n’ont pas choisi la bonne religion.

Pour vivre ensemble, il faut accepter de nous mélanger sans perdre pour autant notre identité et nous dresser sur nos pattes de derrière pour voir au loin… Nous sommes tous, sans exception, d’une manière ou d’une autre, des bâtards, des métisses. Le métissage nous accompagne depuis toujours… les plus célèbres métisses sont médiatisés au quotidien sur nos écrans ou dans nos livres au point qu’ils ne se distinguent plus : l’ex Président Obama a succédé par exemple à Alexandre Pouchkine qui avait pour arrière-grand-père Abraham Hannibal, le célèbre général noir de l'armée impériale russe (- acheté enfant, comme esclave à Constantinople). Par chez nous, notre Alexandre Dumas national stimule toujours autant notre imagination et la listes des artistes, chanteurs, sportifs, comiques ou comédiens, est interminable. Le métissage est un enrichissement, par contre, le métis sage l’affirme à juste titre: la Raison ne se mélange à rien. Le métissage des corps, tant que l’on veut, celui de la Raison avec l’obscurantisme, jamais, par définition. La Raison se corrige, s'augmente mais ne se contredit pas, ne se mélange pas.

Évitons de nous voiler la face, l’Islam progresse en France… et quand il est intégriste, cela se complique méchamment. Vive les immigrés chez nous (- et aussi bien ailleurs), mais arrière la misère mentale ! Ils doivent s’inventer un prochain et apprendre à vivre avec les autres en bonne intelligence… c’est apparemment beaucoup demander à certains : ils enferment toute une communauté dans des ghettos pour entretenir une chasse gardée où prospère une économie souterraine avec, dans les cas extrêmes, l’appui d’une religion intégriste poussant à s’exclure de la République. La mouvance terroriste qui tue au nom de Dieu en profite. Les braves gens qui les accueillent dans ces cités sont en train d’apprendre l’arabe pour essayer de s’intégrer ! Depuis longtemps déjà, toutes les boutiques des Champs-Élysées acceptaient les cheiks mais c’est auprès de Dieu qu’il nous faut réclamer : c’est à lui de payer les erreurs de ses supporters les plus fanatisés. Désarmons leur rhétorique religieuse. La laïcité est bien gentille, mais elle a ses limites, c’est à nous de prendre à bras le corps Dieu pour nous débarrasser de ses fous. C’est à nous de régler nos problèmes sociétaux sans haine mais fermement au lieu de les laisser devenir le fonds de commerce des Zemmour et compagnie qui les instrumentalisent pour de toutes autres fins. Mais quel Hercule tuera l’Hydre ? C’est plus facile à dire qu’à faire…