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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 23 février 2022, jour d'enterrement...

Denis Vallier
Page du 23 février 2022, jour d'enterrement...

Les mouches rappliquent avant même que l'on ne soit tout à fait mort… Elles sentent venir la mort et sont attirées vers leur honnête festin de chaque jour pour y pondre leurs oeufs, l'odeur leur est agréable. Je me demande bien d’où elles peuvent venir ? On ne voit plus un seul asticot dans nos villes stérilisées… Quand on se retrouve avec un mort sur les bras, on fait en général au plus simple : on creuse un trou et les proches se serrent les coudes soutenus par les amis de la famille. Les moments conviviaux les plus fréquents que je m’autorise ces derniers temps, sont les enterrements… Passer de l’un à l’autre et les comparer me laisse l’occasion de songer à la multitude et à la diversité des rituels funéraires bricolés par l'humanité, chez tous les peuples sans exception, depuis le paléolithique... et ce, pour s'assurer l'immortalité ! Voilà ce qui ressemble à un "droit de l'homme" vraiment universel. A qui contestera-t-on ce "droit" ? Étant vivant, il est de notre droit de pouvoir revendiquer l'éternité, et certains pharaons le font parce que les morts n'ont plus cette possibilité... Manifestement, les funérailles sont faites pour les vivants, le mort n’est pas le héros du jour : la vedette, c’est notre chagrin…

Nous sommes plus expéditifs en temps de guerre ou de peste et on a droit à la fosse commune de chaux vive. Ou bien on se retrouve jeté à la mer comme les marins d’antan ou Ben Laden. Personne ne connaîtra le lieu exact, il faut trouver des sirènes portant le niqab. Mais en règle générale, chacun est en droit d’exprimer ses préférences de son vivant pour ses funérailles. "Poussière" nous dit la Bible et c’est assez bien vu… oui, en poussière et un peu de vapeur d’eau emportée par le vent. Fours hollandais, brûleurs en gros, la crémation est tentante, mais j’hésite. Les prêtres travaillent pour une autre raison sociale, ils sont outrés par cette concurrence déloyale qui leur enlève le pain de la bouche et craignent que le moribond avale une poignée de maïs juste avant de mourir rien que pour faire péter le pop-corn et détendre l’atmosphère. En attendant mon cadavre m’encombre.... Autre possibilité, la tour du silence des Parsis : on termine mangé par des oiseaux et dispersé en fiente… J’hésite…Terre, feu, eau, merde ?

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