Page du 4 février 2022 jour à la limite...
L’être et le néant… Il n’est guère confortable de ne croire en rien, ce n’est pas facile tous les jours, mais c’est plus propre, on vide d’un coup les placards de l’Histoire et l’on tire la chasse… croire au néant protège votre intégrité spirituelle. Mais comment peut-on déduire l'être du néant ? Comment peut-on penser que le néant produise quoi que ce soit ? Le néant n'est pas le contraire de l'être, comme le chaud est le contraire du froid, il est sa contradiction. Il n’y a pas de transition, d’intermédiaire ni de paix possible… Bien sûr, ce n’est qu’un mot, or, nous sommes des êtres de langage qui est notre réalité… mais comment parler de ce qui n’est pas sans baptiser l’étranger, le contradictoire et intégrer le paradoxe à notre monde ? Un triangle rond est un néant verbal, une contradiction de l'être du triangle. Supprimons l'être du triangle dans l'histoire du monde (- un monde sans triangle), et nous n'obtenons pas l'avènement du triangle rond, pur néant verbal, mais sa disparition concomitante. Idem pour Dieu…
Le néant ne peut pas être pensé, il ne peut rien produire; il ne pouvait donc y avoir que quelque chose (- nous entre autres). C'est seulement une référence qui permet de dégager la première cause et échapper à l'insupportable causalité sans cause. Un pendant laïque à l'être-Dieu qui permet d'initier le raisonnement. Toute théorie, n’importe quel système présentent des propositions indécidables.
La voie serait ainsi dégagée pour la recherche qui dira peut-être, espoir fou (- multiplié par la mécanique quantique), dans un prochain millénaire, l'enchaînement qui a mené jusqu'à nous. Mais même si on définit le hasard comme un futur résultat que nous n'arrivons pas à prévoir faute de connaissances en application triviale du principe de causalité, on ne peut pas dire que tout est déterminé ni même que tout est déterminable mais que beaucoup reste à déterminer. Le principe même de causalité sera un jour remis en question. En effet, ce qui nous échappe encore, c'est que tout ne sera pas déterminé et notamment ce qui relève des questions relatives aux limites. Par exemple : la désintégration d'une particule instable ou d'un noyau d'atome… On serait tenté de dire en appliquant un modèle mécaniste que si quelque chose arrive, il y a quelque chose dans la particule (- ou le noyau) qui fait arriver cette désintégration à ce moment précis, une information interne. Eh bien non, il semble que ce ne soit pas le cas. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de "variables cachées" dans la particule, ou dans l'ensemble de fermions constituant le noyau, contenant quelque information que ce soit. "Pour le moment", la particule ou le noyau qui se désintègre est en tout point semblable à la particule ou au noyau qui ne se désintègrera pas. (- Avant de poser ce genre d’affirmation, je conviens que je devrais me renseigner pour savoir si l'information manquante ne pourrait pas se cacher dans les dimensions qui nous échappent, mais je suppose que le grand public en aurait été informé.)
Dans l’état actuel des connaissances, le temps de notre univers commençant au moment du Big bang, celui-ci ne saurait avoir de cause, vu qu'il n'y a pas de place avant pour lui en caser une, faute de temps. C’est frustrant, mais quel que soit le Dieu que l'on refuse, voulant pousser la logique à son extrême, c'est toujours la déification de sa logique dont on se sert. Dieu change de nid, en quelque sorte. Or une logique enfermée sur elle-même est une logique déifiée, c’est-à-dire morte. Cours après-moi que j’t’attrape ! Il faudra bien un jour que notre logique fasse un saut quantique.