Page du 12 mars 2022, jour de l'intruse...
(Photo : Congrès Solvay - Bruxelles - 1927. Cherchez l’intruse au milieu de Max Planck (chapeau en main), Albert Einstein, Louis de Broglie, Paul Langevin, Niels Bohr, Erwin Schrödinger, Werner Heisenberg, etc…)
Les missiles qui pleuvent en Ukraine ont une forme de phallus en érection, c’est comme ça et pas autrement même si les féministes s’en offusquent… Malgré les quelques consœurs de Marie Curie, la prédominance masculine parmi les scientifiques tarde à s’atténuer et cela se manifeste dans nos réalisations : nous sommes plus performants pour tout faire sauter et nettoyer par le vide que pour construire. De ce fait, les sciences demeurent plus ou moins phalliques et leur prestige dépend de leur puissance malgré les remises en causes de ces derniers temps : ainsi, on trouve les sciences dures et rigides qui envoient des fusées bien droites dans l’espace tandis que les sciences molles continuent à travailler sur le mou du chat. Pourtant, le prestige des sciences de la nature tient notamment au fait qu'elles proposent une vision épurée du réel, qui place le scientifique au-dessus de la complexité et de la médiocrité des passions humaines.
Mais cette ascension vers les sommets du rationalisme pur a ses conséquences : la science n'a rien à dire sur ce qui nous préoccupe le plus, c’est-à-dire sur la question du sens qui continue à perturber notre joie de vivre. La démarche scientifique est basée sur l'esprit de méthode en partant d'un minimum d'hypothèses… des hypothèses plausibles bien sûr, aucune n'est superflue ou malvenue mais, par exemple, que pourrait faire un scientifique de l'hypothèse (- énorme) de l'existence de Dieu ? Il ne pourrait rien en tirer car elle est bien trop générale et totalement invérifiable. Toutefois il est impossible de dire si un domaine est définitivement inaccessible à la recherche. Mais parler du bien et du mal, de justice, de morale ou d’éthique en termes scientifiques, sera toujours une imposture. On prête toutefois à l'intention scientifique des motifs nobles et rationnellement purs (- procéder par hypothèses, inférer, déduire, démontrer etc.). C’est faire peu cas de la part de passion, de la dose de virilité et d’appétit de pouvoir, de la place de l'obsession dans la démarche scientifique. Comment pourrait-on attendre d'un scientifique qu'il laisse au vestiaire ses hormones, ses réflexes, ses marottes et son "moi" lorsqu'il prétend "faire de la science" ? Demandez donc au Professeur Raoult et au Docteur Folamour si c’est possible…
Les sciences molles sont un peu moins bien considérées par le béotien surtout quand elles sont "humaines" et travaillent sur des sujets mouvants. À ses yeux, ces sciences ont toujours trop tendance à généraliser, à nous mettre tous dans le même sac : en science il ne devrait pas y avoir "d’Homme", mais des personnes plus ou moins descriptibles par études et statistiques. "L'Homme" n'est qu’une invention de philosophe antique et je l’ai gravé 458 fois sur mes tablettes d’argile. "L'Homme" n’existe pas et n’a jamais existé, pas plus que "La Femme" ou "le prolétariat", etc… Et si on veut l’employer et le définir malgré tout, il ne peut s’agir que d'un objet conceptuel personnel. La généralisation apporte une certaine information dont les Bigdata se nourrissent, (- pour catégoriser et anticiper par exemple) mais elle ne nous aide pas pour nous percer à jour… ne nous berçons donc pas d’illusions. Seule notre poésie nous sera de quelque utilité pour nous retrouver.