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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 22 juin 2022 jour anguleux...

Denis Vallier
(Photo d'Hugues de Wurstemberger)

(Photo d'Hugues de Wurstemberger)

Une opinion, une hypothèse, un jugement, et même les plus rigoureux raisonnements scientifiques peuvent être biaisés plus souvent qu’à leur tour. Ce qui était vérité hier devient erreur un jour ou l’autre, ce n’est qu’une question de temps. Devant tant de traquenards et de désillusions, évitons le choc frontal… peut-être faudrait-il se lancer dans toute réflexion avec un rapporteur, à l’égyptienne : de profil. Si nos idées sont biaisées, c’'est donc que d'une certaine manière, on a considéré les choses, la question, le problème, de biais. C’est l’angle d’attaque qui nous trompe. Est-il mort-né ? Borné ? Pourrait-on et devrait-on le calculer ? On pourrait alors en tirer le sinus ou la cotangente hyperbolique...

Nous nous heurtons aux autres et nous nous trompons avant même de réfléchir parce que chacun de nous s’autorise à considérer que la coexistence d’avis contraires n’exclut pas l’existence d’une vérité universelle. La philosophie est pour moi ce qui par essence met en doute "la vérité". Mais elle-même peut se tromper, elle peut se retourner contre ses auteurs, elle peut être utilisée comme confortable paravent social, mais malgré tout, tant que nous philosopherons, nous auront une petite chance de vivre dans un monde meilleur et non dans "le meilleur des mondes" qui s’ouvre devant nous.

Avec la désintégration progressive des banques centrales de vérités qu’étaient les religions, il n'y a plus de Congrégation pour la Doctrine de la Vérité. Elles n’avaient pas vocation à répondre à des questions, mais à fournir des certitudes dont nous sommes si demandeurs. Or, force est de constater que sous toutes les latitudes, les dossiers les plus fiables sont les dossiers fiscaux. Les seules certitudes qui régissent encore le monde à l’heure actuelle, ce sont la mort et les impôts… Tant de génie, d’effort, de joie et de souffrance pour en arriver là… tout ça pour ça… La philo ne devrait-elle pas s'occuper davantage de questionner les réponses que de répondre aux questions ?

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