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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 14 juillet 2022, jour musical...

Denis Vallier
(Image : "Contingence" par Odete Sanabio)

(Image : "Contingence" par Odete Sanabio)

Pour éviter que mes fils se touchent et de péter les plombs, je tape et tape mes maux et mes mots par milliers sur mon clavier même s’il ne m’a rien fait… Meurtres, guerres, viols, assassinats… c’est quoi mon problème ? Nous serons bientôt si pollués que nos enfants seront des vieillards avant même de naître…  Nous sommes  insatiables et incorrigibles… une bonne part du problème provient de la violence de notre égoïsme et de l’obscénité de nos appétits. Ceux qui parmi nous ne connaîtront ici-bas que la matière, trouveront dans leur matérialisme même, le châtiment de leur doctrine et se fracasseront contre les murs et les platanes. Il est brand temps de sortir de nos raisonnements destructeurs de technocrates, de nos analyses froides et mécaniques de traders, de notre logique d’optimisation cynique de DRH… et cesser de traiter de bisounours ceux qui laissent s’exprimer leur compassion et leur bonté, ceux qui s’en remettent aux visions globales et insécables que nous procurent l’intuition, la sensibilité, la poésie…

Mais tous ces maux que je tape sur ce clavier ne sont que des mots tandis que la réalité est là bien ferme comme les touches sous mes doigts… crue et sans voile, il n’y a qu’elle comme point d’appui. Elle reste la seule monnaie qui vaille au monde mais elle nous échappe et garde son mystère. Nous passons notre temps à la découper en tranches fines pour tenter de la comprendre mais en même temps, nous nous la représentons d’un seul tenant, sans rupture. C’est là que le bât blesse !... Quand nos microscopes et télescopes nous ont révélé le vide, nous nous sommes empressés de le remplir de matière noire et exotique ou d’éther et de dieux, pour en faire un tout qui tienne ensemble. Nous avons toujours des cerveaux de singes et nous ne sommes tout simplement pas capables de penser autre chose que des choses qui se touchent, et de ce fait, nous ne voyons pas d'espace vide, ni d'inter-espaces vides entre les indistinctes entités atomiques, et, finalement pas d'entités atomiques ultimes du tout : matérialistes existentialistes ou autres, nous n’accéderons jamais à la moindre vérité dernière.

Quand on se regarde regarder, on constate par contre que toute pensée est limitée par une autre pensée, comme chaque représentation ou chaque chose est limitée par une autre chose et on se passe le film à 24 images/seconde. Malgré tout, à cause de notre persistance rétinienne et cérébrale, nous pensons le monde comme un continuum de représentations, parce que, aussi longtemps que nous pensons, une continuité de représentations en images est persistante et consciente en nous. Cela renforce notre sentiment d’exister en un seul tenant sous une seule identité et cela nous rassure. Pourtant, si la mélodie musicale de mes airs préférés est ressentie comme une continuité fluide et harmonieuse, n'est-elle pas cependant l'effet du passage discontinu et bondissant d'une note qui ne s’additionne à la précédente qu'en l'abandonnant à l'agonie d'un son qui se meurt ? Je verse sans doute un peu trop dans le lyrisme, mais si, le doute s’immisce dans cette partition au style pompier, est-il une fausse note ?  Quelle musique joue donc la vérité ? Des arpèges peut-être ?... Et le mensonge ? Et l'erreur ? Et l'ignorance ? Et la violence ou l’égoïsme ? Là, je tape de plus en plus fort sur mon clavier qui ne m’a toujours rien fait… et la discordance devient franchement pénible et insupportable, n’est-ce pas ? Allons… du calme… retrouvons notre harmonie municipale pour le défilé du 14  juillet même si "la musique qui marche au pas, tout cela ne m’intéresse pas…" comme chantait le moustachu…  

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