Page du 5 décembre 2022, jour de BlakRock...

(Photo  de Laurence Douglas Fink dit Larry Fink)

Dire qu’il faut plus de 31 ans pour compter à haute voix un milliard de billets d'un dollar sans dormir ni manger... mais pour atteindre ce total, il faudrait prendre en compte le temps supplémentaire vraiment nécessaire pour tout énumérer. Et plus les nombres sont grands, plus il en faut pour les prononcer entièrement. En réalité ça nous prendrait deux ou trois siècles et il ne s’agirait pas de se tromper… Imaginez alors que vous disposiez d’un portefeuille d’actifs de 11 000 milliards de dollars composé au 2/3 de fonds de pensions, vous seriez le maître incontesté de la planète, vous feriez la pluie et le beau temps, vous imposeriez au monde entier votre point de vue. Les chefs d’Etats vous accueilleraient en vous cirant les pompes comme le nôtre vous a servi de paillasson dans les salons de l’Elysée (- vous lui avez imposé une feuille de route pour qu’il conserve son poste). Comme votre job est d’augmenter encore et encore cette montagne de dollars, c’est ce que vous faites comme vos collègues dirigeant les géants concurrents de la gestion d’actifs. Vous ne vous intéresseriez aux problèmes écologiques qu’entraînent nos activités économiques et industrielles que si cela vous permet de remplir un peu plus vos poches…

La transition énergétique est pourtant une étape incontournable pour les générations qui arrivent… Mais dans cette affaire, à l’ère de l’Anthropocène, le plus important est que l’inscription de notre énergie psychique dans la matière évolue. Jusqu’ici, nous sommes toujours allés au plus facile sans nous préoccuper des conséquences et ensemble nous représentons l’explosivité de mégatonnes de TNT. L’humain est, de par son efficience mentale, une énorme source d’énergie potentielle : en fabriquant par exemple des LEDS, en économisant de lui-même, il réussit une prouesse énergétique considérable. En prenant conscience des retombées collectives de sa propre consommation d’énergie, en jouant au colibri qui était cher à Pierre Rabhi, chacun d’entre nous peut s’approprier une part de nos responsabilités écologiques.

C’est bien gentil et tout ça part d’un bon sentiment…  mais pour ma part, je n’accepterai de me serrer la ceinture qu’à condition que Larry Fink, le patron de BlackRock (- entre 9 500 et 11 000 milliards de dollars selon les sources) et les autres géants de la gestion d’actifs qui gouvernent ma vie, n’utilisent pas Aladdin (- leur plateforme de gestion de risques) pour siphonner une fois de plus ma naïveté et en profitent pour remplir leurs piscines de billets verts : ils ne voient en toute occasion que l’opportunité d’augmenter leur pouvoir.