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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 6 décembre 2022, jour au moulin...

Denis Vallier
Page du 6 décembre 2022, jour au moulin...

Dans un rapide aller-retour entre le passé et le présent, il est possible de voir quelques éoliennes de dernière génération côtoyer d’antiques moulins à vent et tourner de concert… c’est relativement fréquent en Hollande. Est-ce pour autant que les énergies renouvelables sont un réel progrès ? Indéniablement, les énergies de flux semblent plus écologiques que les énergies de stock qui s’épuiseront inéluctablement par leur consommation. Pendant ce temps, aucune voile ne tarira le vent qui la pousse ou alors, si peu… Les éoliennes actuelles ressemblent aux vieux moulins mais, outre l’esthétisme et un déséquilibre des proportions, en sont fort éloignées par l’ingéniosité technique qui les a conçues et qui a un tout autre rapport avec la nature. C’est donc carrément une différence de nature entre les deux : l’énergie récupérée par le vieux moulin en bois est transmise à une meule ou à une pompe sur place tandis que celle de l’éolienne en matières composites, métal et béton est reliée à un réseau et peut être utilisée à distance de multiples façons qui peuvent être vertueuses aussi bien que polluantes.

Une chose est sûre, les éoliennes sont moches, particulièrement bruyantes, il faut qu’elles tournent un sacré bout de temps avant d’amortir l’impact écologique de leur fabrication et on ne sait pas quoi faire de leurs monstrueux débris. De plus, elles s’incrustent comme des verrues dans nos si beaux paysages, tuent les chauves-souris et les oiseaux. D’accord, il en faut, on en veut bien mais pas chez nous : qui aimerait avoir un de ces engins dans son jardin ? Que ce soient l’éolien, les barrages, le solaire, les marées, l’énergie n’est donc jamais neutre : la récupérer provoque toujours un effet négatif sur l’environnement. Les énergies renouvelables ont leur propre impact, visuel, sonore, écologique : les saumons ne franchissent plus les barrages qui modifient la répartition des sédiments au détriment des terres agricoles comme en Egypte. Elles font leurs maladies de jeunesse que le progrès soignera obligatoirement si l’on veut s’en sortir.

À part la géothermie pour l’instant sous-exploitée, toutes les énergies renouvelables d’envergure se heurtent à la difficulté du stockage qui reste leur principal problème à résoudre. Mais pour l’instant, la géothermie qui envoie de l’eau se réchauffer sous terre, se heurte elle-aussi à de sérieux problèmes et attend son bricoleur de génie : la précipitation des sels minéraux à la remontée forme des bouchons bloquant le retour d’eau chaude. À long terme, on sera obligé d’y recourir et il nous faudra bien trouver des solutions. Les énergies renouvelables ne sont pas la panacée, elles sont pour l’instant plus un progrès qui instaure de nouveaux problèmes qu’une véritable révolution énergétique. Par contre, ce qui est intéressant dans leur principe et comme leur nom l’indique, c’est que l’activité humaine retrouve grâce à elles une collaboration avec la nature qui n’est plus de l’ordre de la prédation qui nous a caractérisés jusqu’ici : nous aurons beau faire, nous ne saurions épuiser ni le vent, ni la mer, ni le soleil.

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