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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 22 janvier 2022, jour d'italien...

Denis Vallier
Page du 22 janvier 2022, jour d'italien...

Cazzo ! Ce matin, je me suis levé de mauvais et en plus, du mauvais pied comme les culs-de-jatte… Dopo facciamo i conti… on règlera ça plus tard ! Lara Clette ou quelque chose comme ça qu’elle s’appelait cette porca puttana troia, elle était pourtant sexytante à souhait et simplement habillée de son plus beau sourire mais je n’ai pas pu bander malgré un kilo de viagra et les frottements du temps. C’est à cause du sommier, il grince… Stronzo ! J’ai beau être riche à milliards et posséder trois villas dans chaque port, le succès n’a de goût que quand il est partagé, du coup, j’ai mal dormi : j’en voulais trop à ce matelas fatigué et au bois de mon lit qui travaille pendant que je me repose… moi aussi, ça me travaille, ils me dérangent les besogneux, je vais encore devoir en changer…

En même temps, je m’en veux : les tuiles, les pépins de ce genre, quand ils vous tombent dessus, ça ne vous fait pas progresser contrairement à ce que dit l’autre, ça vous révèle plutôt qui vous êtes… non cercare di intortarmi, ne me racontez pas de salades…  Je sais bien qu’une étoile ne brille pas éternellement, qu’elle se consume jusqu’à extinction des feux et je sais aussi que ce n’est qu’en étant miséricordieux envers les autres qu’un homme a un réel pouvoir…. Qu’est-ce que vous croyez ? J’ai de la culture avec un grand Q et selon la théorie des cordes sensibles, je devrais exprimer un peu plus de compassion et de reconnaissance à mes innombrables lits : ce sont des travailleurs de nuit indispensables à mon bienêtre et à mes plaisirs. On peut me traiter de cynique et de tous les noms d’oiseaux mais je sais me mette à la place de ces pauvres handicapés : je le fais chaque fois que j’en ai l’occasion sur les parkings.

J’ai pitié d’eux… Comme pour tout travailleur, la routine du boulot doit leur paraître terrible : la veille interminable des journées sans fin de gardiens de musée, la morne monotonie des nuits de Sibérie… l’horreur. Comment des humains dignes de ce nom peuvent-ils supporter une telle déchéance ? C’est quoi cette vie de plouc, de terrone ? Éveillés, p’tit pipi, p’tit café, toilettés, habillés, pschitt-pschitt sous le bras, chaussés, escalier, courrez !… Rentrés, fatigués, déchaussés, soupé, déshabillés, lavés, p’tit pipi, couchés, rêvez... mais de quoi, bon sang ! Par l’humain vient la pensée, la pensée crée le rêve, du rêve vient le pouvoir, j’en sais quelque chose !… Moi, j’ai gagné mes milliards à la sueur de leur front mais je le vois bien, les gens n’ont plus envie de travailler. Ce manque d’allant qui est commun à une majorité d’employés et de Rompiscatoli est sans doute une maladie professionnelle de plus. D’accord, travailleurs de nuit ou pas, ils vivent de privations au jour le jour et encore, pas tous les jours et ils y laissent leur santé à bosser comme des malades afin de gagner de l’argent pour le dépenser en soins et médocs en essayant de la retrouver… Mais quand même, ci fai o ci sei ? Ils le font exprès ma parole ! Ils feraient mieux de m’écouter et de me le confier, ces incultes ! Et là-dessus, mes travailleurs de nuit qui m’empêchent de bander et se rajoutent au tableau … Tout se déglingue, je n’accepterai pas joyeusement cette triste réalité, vous avouerez qu’il y a de quoi être de mauvais poil… si ça continue, je me fais Pape.

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