Page du 27 janvier 2023, jour technologique...
Nous avançons, on ne sait pas trop vers quoi, mais on y va. Le problème, c’est qu’en voulant marcher plus vite que la musique, nous nous sommes tirés une balle dans le pied, et notre soumission aux nouvelles technologies censées nous libérer ne fait qu’augmenter chaque jour. Nos aïeux ont pu s’en passer pendant des dizaines de milliers d’années tout comme d’antibiotiques, par contre, ils vivaient moins longtemps et bien moins confortablement, il faut bien le reconnaître. Mais la longévité et le confort valent-ils notre asservissement ? D’expérience, une caissière ne sait plus calculer 18 + 7 sans calculette et si son doigt se trompe de touche, elle ne le saura pas : elle n’a plus d’ordre de grandeur… Outre notre abrutissement, la technologie actuelle présente un tas d’inconvénients écologiques. En attendant, les gadgets, toujours plus nombreux et perfectionnés, tournoient si rapidement comme une volée de moineaux autour de mon siège roulant de bureau que c’en est de la provocation…
Même si c’est loin d’être le cas général sur Terre, nos besoins primaires sont en voie de satisfaction pour l’énorme majorité d’entre nous dans nos contrées. Si nous étions raisonnables, l'Homo sapiens ainsi privilégié devrait passer à l’étape suivante et chercher à développer ses facultés immatérielles comme on entraîne ses muscles : l'imagination, l’inventivité, la finesse d'esprit ou son sens des relations avec les autres par exemple. Dans l’avenir qui pourrait être radieux, nous utiliserions ainsi bien plus les potentialités de notre cerveau que nos capacités physiques même si les deux demeureront étroitement liées tant que nous ne serons pas dans Total Recall. Ce pourrait être une évolution vers le bien-être de l'Humanité, car si les matières premières s'usent lorsque l'on s'en sert, la matière grise elle, se valorise plus on l'utilise.
Or ce que l’on constate, c’est que si d’un côté, nous fermons nos usines les unes après les autres (- nos hauts-fourneaux se sont éteints comme les volcans d’Auvergne), de l’autre, nous développons rapidement l’intelligence artificielle. Ainsi, si les temps sont de plus en plus durs, nos cervelles, elles, sont de plus en plus molles. Si une super intelligence artificielle en arrivait à nous considérer comme une menace, je ne suis pas sûr que nous ayons encore la présence d’esprit suffisante pour vite enlever la prise… L’ironie de l’histoire, c’est que suis là, de l’autre côté de votre écran, avec mes hanches en titane et mes implants cristallins performants, et je trouve ça plutôt croquignolet de critiquer la technologie tout en pianotant sur mon clavier d’ordinateur… je dois être sacrément contaminé. Vous m’entendez sourire, mais pour me dédouaner et paraître légèrement moins con et ridicule, je ne critique pas la technologie en tant que telle, je critique juste l'usage qu'on en fait…