Quand on a pratiqué comme Descartes de nombreuses dissections, on sait que le corps humain ne se distingue en rien du corps des autres animaux : les mêmes organes se retrouvent à peu près à la même place et ont sûrement les mêmes fonctions. En usant de la distinction du corps et de l’âme, on s’autorise à agir sur le corps humain sans crainte de tomber dans la pensée magique des chamans et des sorciers ce qui permet des avancées scientifiques objectives et indéniables. L’humain ainsi défini à la manière de Descartes permet de considérer le corps comme une mécanique entièrement distincte et d’agir...
Descartes, qui était loin d’être un demeuré, avait une approche très classique de la définition de l’homme : « La nature m'enseigne aussi par ces sentiments de douleur, de faim, de soif, etc., que je ne suis pas seulement logé dans mon corps, ainsi qu'un pilote en son navire, mais, outre cela, que je lui suis conjoint très étroitement et tellement confondu et mêlé, que je compose comme un seul tout avec lui. ». L’homme serait donc l’union d’un corps et d’une âme… L’idée de l’union du corps et de l’âme n’est pas particulièrement originale ; elle nous paraît pour le moins dépassée car elle prolonge...
Dessin de Rubens - Gravure de Waltner - Imprimerie de Jules Claye, Paris
Pour dire ce qu’est l’homme, approchons-le… Mais où se cache-t-il ? De nombreux peintres, illustrateurs, graveurs l’ont trouvé. Comme Rubens, ils ont peint Mercure et Argus : Argus, un brave géant, garde Io métamorphosée en vache et Mercure lui joue du pipeau pour l’endormir afin de l’éliminer plus facilement. Un dieu qui nous joue du pipeau est somme toute assez banal… Ces œuvres très symboliques ont été déclinées en très grand nombre mais sur chacune on distingue d’une part, la figure d’un dieu mythologique propre sur lui...
Un jeune noir se plaint auprès de son proviseur: - Mon professeur est raciste, il m'a traité de singe! On appelle le professeur qui tombe des nues et nie tout en bloc: - Je lui ai simplement dit que s’il trouvait mes cours de sciences trop pénibles à suivre, il n’avait qu’à changer de branche! - Voilà! Vous voyez ! Il recommence...
(Nos lignées se sont séparées il y a 7 millions d'années. Ce ne sont donc pas 2 millions d'années d'évolution d'écart mais plutôt 7+7 soit 14 millions d'années. Une paille.)
En ce moment, on ne peut pas ouvrir une revue ou voir un documentaire sans qu’on nous abreuve...
Tout bouge, tout change ces derniers temps et plutôt brutalement. L’emballement est une évidence et ceux qui le contestent des autruches ensablées. Le climat, la science, les hommes ne sont plus les mêmes que dans mon enfance. Tous les dix ans, les capacités aérobies de la jeune population mondiale a diminué de 5% (contre 2% en France), elle se virtualise à vue d’œil et les jambes seront en option sur les prochains modèles. Pendant ce temps, les avancées de la science dans le domaine quantique battent des records tous les jours et récemment un ordinateur équipé de quatre minuscules processeurs...
Stephen Wiltshire, autiste dessinateur de génie
En général, les humains s’apprécient et s’aiment entre eux, mais de temps à autres, ils s’étripent avec la plus grande brutalité. Le comble, c’est qu’ils sont capables de pousser l’absurde beaucoup plus loin : même les idées qu’ils se font d’eux-mêmes s’affrontent sauvagement. Depuis quelques décennies, nous assistons à une bataille implicite dans le domaine des sciences humaines. C’est l’affrontement, un peu sourd mais violent malgré tout, entre deux conceptions de l’homme : le naturalisme vs le culturalisme. Cela va très loin, ce n’est pas sans...
Photo prise par Sébastien Meys tirée de Gorilles Portraits intimes
Un clavier ? Pourquoi faire ? Je dois taper dessus pour dire ce qui me traverse l’esprit… Soit, mais c’est quoi cette tentative de personnification ? Vous avez parfois de drôles d’idées … vous êtes quand même sacrément particuliers vous autres humains…j’ai du mal à vous cerner… Quoi que de temps en temps, quand je vous regarde bien droit dans les yeux, j’ai un sentiment manifeste de familiarité… Mais qui êtes-vous donc ? Cela m’intrigue jusqu’à l’obsession depuis le temps que je vous observe… C’est aussi ce que se demandait comme...
Dessin de ce coquin de Dany
On n’est heureux que dans un projet : le bonheur, c’est ce qui nous pousse à affronter la pesanteur pour monter quatre à quatre l’escalier menant à la belle qui nous attend éperdument elle aussi, c’est ce qui nous encourage à chercher ce que l’on n’a pas encore mais dont on espère la plus grande joie. Mais pourquoi cela ? La nature ne laisse jamais rien au hasard : si nous sommes si aptes au bonheur ce ne peut être que parce que cela sert à quelque chose, à nos intérêts par exemple, parce que c’est particulièrement utile à notre espèce et que c’est le résultat d’une...
Quand ils veulent se différencier des autres créatures animales, même les plus niais d’entre nous évoquent notre « intelligence supérieure » et là, c’est franchement ridicule. Je leur ferais remarquer que si quelque chose nous distingue du lot ce ne saurait être notre intelligence, on le constate tous les jours. Ce n’est même pas la création de symboles et là, je pense à cet oiseau mâle qui attire la femelle dans une espèce de nid terrestre en parsemant les abords d'objets insolites soigneusement choisis et disposés. Ces objets sont des symboles parce qu'ils renvoient à des signifiants indépendants...
Yeux de merlans frits.
Il paraît que nous sommes des humains… mais il ne faut pas croire tout ce que l’on dit, on ne sait même pas très bien ce que cela veut dire « être ». Tout ce que l’on peut affirmer, c’est que nous sommes un corps-machine avec ses leviers et ses tendons, un sac empli d’os et de boyaux bourrés de bestioles dans lequel surnage un rêve. Il est plus facile de dire ce que nous ne sommes pas. Ce qui me fascine dans l’Anthropologie, c’est sa puissance de négation, son acharnement à définir l’homme, à l’instar de Dieu, en termes de ce qu’il n’est pas. Dans de nombreux ouvrages comme...
Je n’en suis pas encore revenu… incroyable ! Il y avait de la vie et même tout un univers en dehors de ma mère… Et pas n’importe quelle vie : une vie bouillonnante, riche, prolifique, déclinée sous des millions de formes toutes plus étonnantes les unes que les autres. Enfin, à ce qu’on m’a dit… c’était jusqu’à ce que j’arrive, moi petit hominidé omnivore qui bouffe tout sans me préoccuper ni de l’avenir ni de la vie de quoi que ce soit. Mammifère hominidé, animal pensant, certes, mais deviendrai-je enfin humain un jour ? Quelle question absurde d’emblée… Pour commencer, qu’est-ce qu’un humain ?...
Page du 20 janvier 2018 jour de petit marin brumeux
Comme Baudelaire, je me dis: « Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles » avec leurs cannes blanches, un volatile quelconque ? Je penserais à une sorte de colombe illuminée ou bien à un albatros, mais, on a beau apprendre le langage des cygnes, nos ailes de géant nous empêchent de penser. J’en attends un de signe en signe d'apaisement venant d’en haut mais pas le moindre mouvement sur les temps.
Brume au petit matin
Petits matins brumeux,l'automne nous a surpris,foule fidèle de cygnes blancs,tête sous l'aile,dormant au gré des flotsdeux par deuxcar il y a des cygnes qui ne trompent pas ......
Octobre rouge.
Comment un être qui ne peut pas comprendre qu’il n’est que vanité et poursuite du vent entre les arbres peut-il imaginer qu'il y ait toujours eu quelque chose. C’est au-dessus de possibilités ordinaires, il lui faut à tout prix un début. Le cerveau est avant tout doué pour ce qui est matériel puisqu’il a été constitué pour ça : pour agir, pas pour penser. Nul besoin des mots pour envisager le geste tandis que tout ce qui touche à la spiritualité lui est moins accessible. La dichotomie verbale qui s'impose à la perception est-elle imputable à l'action ou à la perception ? Le mode...
S’il faut en croire un loucheur divergent célèbre, le néant est le joujou que se donne l'être et avec lequel il joue par inverse de semblant d'importance. Le néant n'est pas seulement l'absence de matière, c’est bien pire, c'est aussi l'absence de tout mon dictionnaire, de pensée, de conscience, de mouvement, de termes, de rien. Le néant, c’est ce qui par définition n’existe pas. Toutes les cosmologies nous expliquent la création du monde en partant du néant, mais pourquoi devrait-il n’y avoir rien plutôt que quelque chose ? Rien, ne serait-ce pas de la matière oubliée ? Personne n’était là pour...
La Vie, le Temps, l’Amour, la Vérité, les Autres... Mon histoire débute comme un roman mythologique fameux, une sorte de bible d’un univers parallèle : au commencement, il n'y avait rien… et ensuite, ça n’a fait qu'empirer ! Il faut toujours se méfier de ce qui commence trop bien confirment les empalés. J'ajouterais : nous sommes nés nus, humides et affamés, puis les choses se sont dégradées, tout est parti en vrille ! Le monde est forcément une erreur de parcours. Un infime déséquilibre, une infime différence lumineuse entre le + et le - après la vingtième décimale, et clic, tout s’est ouvert....
Et dans mes petits petons, il y a un système solaire à arpenter, restons modeste et réaliste.
On m’a donné un nom avant même que je comprenne ce qui m’arrive, mais pour ma part, je n’avais rien demandé… j’en avais déjà un de nom que je m’étais donné avant de naître. Mon borborygme intra-marin est très difficile à reproduire, je l’admets. C’est une secrète nudité impossible à prononcer, un concept incomplet, un tableau pointilliste de points blancs sur blanc. Mais la vie et ce nom qu’on me donne sont des cadeaux qui ne se refusent pas même si mon nom n’est pas mon nom pas plus que « serin » est...
Le « Nom de la Rose » est un film de 1986 réalisé par Jean-Jacques Annaud et inspiré par le regretté et subtil Umberto Ecco décédé au début de 2016 quand chaque jour a apporté son quota de célébrités disparues. Les noms de toutes ces personnes connues disparues ne s’effacent pas avec leur mort : ils demeurent toujours autant dans notre mémoire collective, du moins pendant un bon bout de temps encore. Durant tout le film qui dénonce magistralement l’inquisition et l’intolérance, on peut se demander pourquoi ce titre et ce n’est qu’à la fin que l’on comprend et qu’on se dit que, comme souvent dans...
Toute expression artistique participe au projet de se perpétuer au travers d’elle. On passe sa vie à inventer et expérimenter. Et ça commence tôt. Tenez, ma naissance, même littéraire, une expérience extraordinaire mais terrible. Je n'ai jamais recommencé, d'ailleurs. Bougez pas que je vous raconte comment, pour mon cas, la Vie s’est imprimée sur la matière. Amas de poussière d’étoile, je me comprime, je me densifie sous la pression de tout un univers. Je tente de me contorsionner, de m’étirer en loooooongueur, mais rien n’y fait, je ne suis que ce crâne déformé coincé dans un étau, ce cerveau...
De Camus à ses amis...
Garde à vous ! Liseurs, liseuses, après cette (longue) lettre à vous adressée hier, je me dois de poursuivre par une mise en garde. Je ne sais pas si vous vous en rendez compte tant c’est banal, mais vous êtes les témoins privilégiés d’une naissance sous le soleil : vous assistez aux premiers pas hésitants d’un bébé littéraire joufflu qui va poursuivre son bonhomme de chemin sur les blancs pixels, jour après jour, années après années, du moins il l’envisage. Vous aurez peut-être l’occasion de le voir grandir, se muscler, prendre forme et force si X ou Y lui prêtent vie. Mais...
Après quelques semaines de fréquentation, j’ai voulu divorcer de Facebook, ce mirador pour voyeurs anonymes, cet antre de bagarreurs à l’insulte facile, cette estrade pour prosélytes de tous bords, ce paradis pour chatons facétieux, quand quelques-uns d’entre vous, créatifs et généreux, m’ont fait comprendre la valeur que représente cet outil de partage et depuis, je suis resté en votre compagnie. J’avais alors commencé les premières pages de ce Cahier décharge pour simplement me débarrasser de mots encombrants qui se pressaient en rangs serrés sur mon clavier. Totalement indifférent à la couleur...
Bon, stop ! Ça suffit ! Il faut savoir s’arrêter. En écrivant ainsi et jusqu’ici des pages et des pages de blablas sur ce « rien » d’où je proviens, je tente banalement d’assoir ce que je voudrais continuer à écrire pendant les quelques milliers de jours à venir sur un début irréfutable, une sorte de première pierre comme on en pose dans les inaugurations. Je veux naître à tous prix… à mon âge ! C’est du plus grand ridicule et comme Mickey, j’en souris. Je me leurre! Je m’identifie à un concept de « vide », la plus pernicieuse des identifications, subtile au point qu'elle m’échappe. C'est plutôt...
Faux-semblant. La signature du tableau est en bas à droite mais il faut de bons yeux
Toute vie est un festin : une jouissance immédiate dans l’absence de souvenir de sa révélation en tant que sienne, une adhérence parfaite de la joie à elle-même dans le paradis d’avant la conscience. C’est parce que la vie absolue est l’excès initial qui se transforme en faim, en amour infini, « en affection et bruit neufs » de Rimbaud, qu’aussitôt que la conscience s’éveille, elle se scandalise et hurle, et qu’aussitôt la représentation, aussi belle soit-elle, apparaît comme une irréalité, et toute beauté comme...
- Tu veux ma photo?
- Aujourd’hui, exercice de style : à l’aube de l’humanité, vous êtes un enfant à naître qui se prend déjà pour Victor Hugo, José Maria de Heredia ou Apollinaire, peu importe. Comment voyez-vous votre avenir ? Donnez vos impressions et réflexions dans un style d’un lointain passé. À vos stylos ! - ‘Vec plaisir M’dam’ Côôlette. J’kif trop grââve l’style parnassien ! Genre super taf d’sa race vot’ sujet ! …/… - T’nez, M’dam’ Côôlette, v’là l’délire… Ah ! Le puissant nectar qui frémit en mes veines, Dans ce crépuscule qu'une sublime haleine A chargé de toutes les espérances !...
Ohé ! Y’a quelqu’un ? Où êtes-vous les copains ? Fait noir ici. L’état normal du ciel, c’est la nuit, je sais, je sais... Mais je veux voir le jour… je garde assez de ma sombre éternité native pour avoir droit à ma part de lumière… Luuuuuuuuuuuuuumiièèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèère !!!!!!!!!!!!! Bon sang de bois !
Peinture de Gradimir Smudja.
Un, deux, trois… Clic… Soleil !… Ici l’Ombre, à vous la Vie. Jamais le noir n’aura été aussi lumineux. Indéniablement, le soleil gagne à être connu. C’est une boule très dense d’hydrogène en fusion qui se transforme en hélium. Les rayons gamma ou X qui en résultent...
Dans le plus bas des mondesJe ne suis pas encorePas encore conçuPas même en pensée,Je ne suis tout au plusQu’une autre coloration de l'espoirLe mouvement resté caché derrière le silenceJe dois dire et le briserMon esprit anime le NéantOù le corps tire son parfumSortirDépasser la FormeSe tenir comme l'animal du DestinMarcherAvancer vers l'humanisme du PoèmeMême si pour cela, il me faudra oublier,Effacer l'au-delà de la montagneSur le chemin urbain
La vie, l'arbre et le ciel
Sombre poème, espoir décoloré Tristesse infinie, corps sans âmeStupides rêves d'impossiblesLe Verbe mange tous les rires, chaque...