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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 7 janvier 2024, jour sous surveillance...

Denis Vallier
(Illustration par Holyvisitor)

(Illustration par Holyvisitor)

C’est quand même terrible la censure, les dogmes, les tabous ancestraux, les croyances archaïques, les éléments de langage, la propagande, les influenceurs, les lobbies qui plient l’intérêt général à leurs espérances de gains et voilà que se rajoutent les télés qui nous espionnent et les caméras qui identifient nos véhicules et nos visages… alors que l’on s’imagine vivre librement dans un monde libre. Je présage mal de l’avenir mais je m’en inquiète : la pression sur nos esprits risque de s’amplifier considérablement surtout si notre régime politique se fait plus autoritaire… On peut se consoler en se disant que cela fut de tout temps et que cela n’a pas empêché les révolutions mais il semble que le progrès ait particulièrement profité à ce domaine et que son efficacité désormais amplifiée par l’IA, soit bien supérieure à tout ce que l’on ait connu jusque-là : nous serons évalués en permanence, notés comme des gamins et punis principalement au portefeuille si nécessaire.

Il semble aussi que de notre côté, nous soyons bien plus ramollis du ciboulot qu’autrefois et surtout plus aisément malléables à cause de notre acculturation grandissante. Il suffit de voir comment nous avons accepté servilement les mesures anti-Covid les plus absurdes. Nous avons pourtant tendance à être contre tout et en faveur de rien, à nous replier sur nous-même, à nous enfermer volontairement, à nous déresponsabiliser : quand plus personne n’est responsable de rien, l’état est responsable de tout. Depuis trop longtemps, nous avons tout confondu : sauvegarde de la planète et consommation de masse, laïcité et consumérisme de l’abrutissement. On veut bien lutter contre le réchauffement climatique mais on refuse de changer notre mode de vie ou alors, à la marge, on refuse toute contrainte personnelle mais en même temps, on ne veut pas payer 135€ d’amende pour faire un tour dans la rue. Forcément, les difficultés s’accumulant, la société à venir sera fondamentalement différente de ce que l’on a connu.

Elles sont quand même terribles aussi ces entreprises comme Amazon et compagnie : elles nous permettent de passer notre vie dans notre fauteuil en nous apportant à domicile tout ce que nous pouvons consommer, nos objets, notre nourriture, nos distractions. Elles vous collent un casque de réalité virtuelle sur la tronche et vous pouvez voyager immobile, vous construire votre monde idéal et pour peu que vous vous mettiez au télétravail, vous n’aurez plus besoin de sortir de votre studette… C’est l’avenir sentant le renfermé mais collectivement bénéfique pour la planète : nous émettrons moins de CO2 selon le principe du facteur puisqu’il vaut mieux qu’une seule personne fasse sa tournée plutôt que chacun passe à la poste même si on ne saura plus écrire une lettre. Tout va changer, mais ce qui sera vraiment nouveau, c’est que, contrairement à toutes les générations précédentes, nos jeunes auront la conviction que leur monde ne sera pas meilleur que celui d’avant. D’ailleurs, non seulement la société va changer, mais les humains et leur nature profonde aussi. Il n’y a que deux façons de gérer ce qui nous arrive : la première, c’est de continuer, la deuxième est de s’arrêter net. Mais chut… il ne faut pas trop en parler pour ne pas réveiller les gros, mieux vaut s’autocensurer. D’ailleurs, mieux vaut aussi que ma paranoïa ne dépasse pas mon esprit critique sinon on va m’accuser de sombrer dans le complotisme…

(Illustration par Holyvisitor)

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