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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 16 avril 2024, jour avec une tête d'enterrement...

Denis Vallier
(Photo de Cristina Garcia Rodero)

(Photo de Cristina Garcia Rodero)

J’ai vraiment une sale tronche ce matin : je ressemble à ma carte d’identité. Comment ça, je suis vieux ? Allons-donc ! J’en suis toujours à mes premiers pas et je trébuche dans la vie comme un bébé. Je suis toujours autant à la masse qu’un ado mais en plus, j’ai une carte premium en poche, je ne vous raconte pas le carnage ! Prendre de l’âge présente certes quelques désagréments, mais il y a de nombreux avantages à avoir accumulé de multiples expériences tout au long d’une vie. Le problème, c’est qu’au fur et à mesure que vous vieillissez, vous constatez que vos amis s’en vont pour être remplacés massivement par de plus en plus de jeunes que vous ne comprenez plus. Ce qui vous éloigne de cette jeunesse, c’est qu’il y a longtemps que l’on ne vous écoute plus et que question désir, vous n’excitez plus que l’appétit des asticots.

Ils sont bizarres les enterrements, on y va comme à une fête mais c'est pour accompagner des gens tristes et on sait qu’il nous faudra être triste aussi. Que pouvons-nous faire pour ceux qui se sont endormis à part nous souvenir d’eux ? Mais nos souvenirs sont comme des peintures à l’huile : on les repeint couche après couche et d’autres peuvent tenir le pinceau. Ainsi, on n’a accès qu’à la dernière version, jamais à l’originale. Malgré tout, aimons nos morts et croyons qu’ils ne sont pas privés d’existence mais qu’ils ont rejoint l’univers. L’idée que nous ne sommes pas seuls dans l’univers a toujours quelque chose de réconfortant.

Les morts ne sont pas tout-à-fait morts tant que les vivants pensent à eux mais quand je vais déposer des fleurs sur leur tombe, est-ce que j’y vais pour eux ou pour moi ? La réponse va de soi… Vous vous en doutez, je suis d’un tempérament plutôt joyeux et constant, mais il doit bien y avoir des moments où je suis triste sans le savoir… Ainsi, depuis toujours, des défilés de cadavres ont pesé comme un cauchemar sur le cerveau des vivants.

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