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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 4 avril 2024, jour à l'asile...

Denis Vallier
Page du 4 avril 2024, jour à l'asile...

L’idée était pourtant bonne : des nations unies, un havre de paix… mais manifestement, les idées ne suffisent pas et le monde est toujours aussi fou, il l’est même un peu plus chaque jour, le sera-t-il toujours ? Si le monde est un asile, nous sommes tous des aliénés à enfermer… De toute façon, qu’on se le dise, aucune nation ne saurait garantir notre liberté. Les nations font de nous des aliénés sous prétexte qu’à plusieurs, nous serions plus forts. Elles y parviennent aisément par l’éducation qu’elles imposent et des conditionnements multiples facilités par les moyens actuels.

À part les clodos, les chômeurs, les migrants, les expulsés ou les retraités, tous les exclus que l’on dit assistés de nos jours, qui n’a pas de travail autre que celui de vivre ? De toute façon, qui n’a aucune responsabilité ? On n’en peut plus du travail et des responsabilités, on en a de trop, mais le problème, c’est que ceux qui s’en retrouvent dépossédés, le sont aussi de leur personne : demandez ce qu’ils en pensent aux malheureux qui font la manche sur les trottoirs. C’est terrible de se retrouver ainsi étranger à soi-même. Mais, même si tu as plus de chance que ces pauvres gens, tes geôliers zélés resteront toi-même et ton ignorance de toi-même : tu resteras ficelé par tes enchevêtrements de biais et d'automatismes mentaux.

Nul besoin de barreaux, de cellules ou de hauts murs pour être enfermés. Nous sommes prisonniers de nous-mêmes, de toutes nos illusions perdues, de nos rêves déçus... de nos peurs, de nos propres douleurs, de nos actes manqués, du passé, de nos petits secrets transformés en passions tristes, en regrets, remords, repentirs selon notre sensibilité. Et on aura beau tenter de passer outre, être indifférent ne rend pas insensible pour autant. Dans le lot, les secrets sont de terribles gardiens de prison, mieux vaut s’en libérer, les échecs ont le don d’être impossible à oublier et les regrets vous font souffrir deux fois pour rien… La seule liberté véritablement concevable et parfois atteignable, reste donc la liberté de disposer réellement de soi-même. Pour cela, inutile de faire table rase du passé : condamnés à errer dans le monde des fous, mieux vaut, riches de toutes nos erreurs passées, de tous nos remords et regrets, étayer nos ruines de leurs bases à leur cime. Jamais les étoiles ne luisent autant que par un crâne fêlé et un toit crevé dans la nuit la plus sombre et même les nuits les plus sombres ont revu le soleil. Vaste chantier…

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