Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 20 octobre 2023, jour des bisounours...ch

Denis Vallier
(Photo d’Adrian C.Murray)

(Photo d’Adrian C.Murray)

Grande est la tentation de l’innocence… Peace and love, certes, mais n’oublions jamais d’où vient l’Humanité : nous avons pour lointains ancêtres les pires et les meilleurs. Les pires par leur cruauté et les meilleurs par leur altruisme et parfois, c’était les mêmes… Malgré l’évolution, nous sommes toujours ce mélange paradoxal mais dans des proportions variables et cela se traduit au mieux dans les arènes où nous continuons à martyriser les taureaux… L’arène est vraiment le symbole de ce monde que nous nous sommes créé : un mélange de bravoure et de cruauté. Les bisounours prendront fait et cause pour l’animal lardé de coups de lance et d’épée, par contre se préoccupent-ils de l’herbe qu’il broutait ? La vie et le monde forment un cercle bien fermé dont nous camouflons la cruauté sous le tapis pour n’en garder que la beauté et l’amour sinon cet ensemble nous paraîtrait aussi absurde que sordide… Ce serait insupportable…

Nous maquillons donc la réalité en permanence : nous compatissons pour les bovins qui finissent dans nos assiettes ainsi que pour les autres bestioles martyrisées par notre logique scientifique mais qu’en est-il des légumes que nous passons à la casserole ? Les plantes sont très différentes de nous mais elles aussi souffrent d’être arrachées : elles envoient des signaux chimiques d’alerte quand nous les mutilons. Si les végans les captaient, ils recracheraient leurs graines ou leurs salades et mouraient de faim… Or, il faut bien manger pour vivre : joies et souffrances sont étroitement liées surtout pour quelques sado-masos, mais il ne faut pas en abuser…

On le sait, le ver est dans le fruit… on a beau tourner la pomme dans tous les sens, on ne voit pas le trou par où il aurait pu entrer et pourtant, c’est trop tard… Il en est de même pour la souffrance, elle est le prix à payer pour toute forme de vie : nous naissons dans la douleur de nos mères mais nous avons la mémoire sélective et faisons comme si de rien n’était dans un monde d’amour et de fleurs bleues à l'eau de rose. Pourtant, notre capacité grandissante à ignorer la souffrance des autres incite nos autorités à instituer des cours d’empathie pour nos petits… C’est bizarre n’est-ce pas cette évolution rétrograde ?… Cela nous paraissait naturel auparavant, mais il faut admettre que notre indifférence de plus en plus marquée nous pousse dangereusement à la négligence, au gaspillage, à l’excès et jusqu’à la monstruosité innocente du quotidien… Grande est effectivement la tentation de l’innocence mais nous sommes si nombreux qu’elle est devenue un luxe et nous n’en avons plus les moyens…

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires