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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 26 janvier 2024, jour réfléchi...

Denis Vallier
(Peinture : Dali de dos peignant Gala de dos éternisée par six cornées virtuelles - 1973)

(Peinture : Dali de dos peignant Gala de dos éternisée par six cornées virtuelles - 1973)

C’est quand même terrible la conscience… La nature nous a fait cet encombrant cadeau qui rappelle les glaces face à face des salons de coiffure d’antan où l’on s’enfonçait dans un "je" de miroirs. Cette nuit, je me suis réveillé dans le noir sans raison particulière… alors je me suis dit, "tiens, tu ne dors pas, bizarre…" et puis, j’ai pensé que je venais de penser que je ne dormais pas et puis j’ai pensé que je venais de penser que je venais de penser que je ne dormais pas et ainsi de suite à l’infini jusqu’à ce que je n’en puisse plus de penser que je pensais que je pensais que je pensais que je pensais… Avec l’infini, je ne tiens pas la distance, il m’a vite fait retrouver le sommeil et je me suis à nouveau absenté jusqu’au matin en laissant la machine mouliner sans moi.

Le réseau neuronal nous faisant bénéficier de cette conscience se nourrit des fruits de ses pensées mais pas seulement : il se nourrit aussi de graines, de tiges et de feuilles, mais les racines invisibles sont primordiales. Eh oui, les ficelles de la marionnette humaine qui la meuvent sont finalement ses racines, elles lui poussent au-dessus de la tête et sont hors de portée, impossible à atteindre. Nous avons en nous des rétrovirus indispensables remontant à la fameuse nuit des temps géologiques… Ce conditionnement inévitable est réel et culturel (- pour ne pas dire culturéel)… Nous qui prétendons à la liberté, comment pourrions-nous à chaque naissance réinventer des millions d’années d’évolution et des millénaires d'Histoire ? C’est impossible…

Tout le monde n’est pas Krishnamurti et ne dispose pas de sa puissance explosive lui accordant sa liberté d’apatride. Nous autres gens du commun, ne pouvons que partiellement nous libérer du connu et nous, sommes bien obligés d’accepter nos chaînes avec quelquefois, le privilège de les sélectionner. Notre liberté ? Eh bien, finalement, ce n'est que cela : une piètre mais salvatrice liberté dans le choix de nos chaînes culturelles… à la Une, à la Deux, et vive Arte !

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