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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 29 janvier 2024, jour de liberté conditionnelle...

Denis Vallier
(Illustration par Nowhere)

(Illustration par Nowhere)

L’illusion est puissante et trompeuse… j’ai un sentiment profond d’être libre. Mais l’illusion est peut-être elle-même illusoire…  Je me dis que je ne le serai jamais malgré une conscience précise de ce qui me limite et une certaine maîtrise de mon désir d’être : apparemment, je rentrerais dans des cases et serais prévisible en tout point… Seule une loi physique comme le principe d'incertitude d’Heisenberg, pourrait me rendre une part de liberté malmenée en cassant le principe de prévisibilité de l’ensemble humain que je forme. Heisenberg nous offre notre liberté sur un plateau mais malheureusement, son principe ne semble s’appliquer qu’aux particules subatomiques et encore, il est remis en question ces derniers temps. Pour l’instant, je ne me sens pas capables de passer simultanément comme l’électron par deux fentes à la fois (- n’y voyez rien de sexuel, à ce que j’en sais, je ne suis pas qu’une onde).

En creusant, nous nous rendons vite compte que des facteurs souterrains nous déterminent profondément sous la conscience. Sommes-nous oui ou non déterminés par notre nature profonde à mieux nous adapter, et même à modifier notre environnement ? "Oui" répondent en chœur les règles de Darwin sur l'évolution des espèces... Alors, sommes-nous déterminés à nous rendre toujours plus conscients de nos déterminismes, et le résultat de ce déterminisme là peut-il tendre vers une liberté plus grande ?... Encore "oui" répond ma logique, et je me retrouve obligé d'accepter en rigolant le fait paradoxal que mes déterminismes me rendent plus libre… Je ne suis pas à une contradiction près !

Malheureusement à ce principe d’incertitude d’Heisenberg s’oppose le principe de décrépitude d'Alzheimer. Ah ces Allemands !... Je m’explique : perdre sa mémoire, c'est perdre son autonomie, et donc perdre sa liberté de mouvement et se perdre soi-même (- j’ai failli parler de mouvement et de vitesse des particules mais je pensais à un vieil ami chercheur qui se cherche lui-même...). Disons que ce matin, je ne suis pas d’humeur à réifier l'humanité en lui appliquant la mécanique quantique pour faire face à l'angoisse existentielle que la question, "l'humain est-il libre ?" suscite. Ce n’est pas bien compliqué ! La question de savoir si nous sommes libres et le concept même de liberté n'ont de sens qu'en les mettant en rapport avec quelque chose, quelques conditions. Ok, je ne suis pas tout à fait libre, mais j'ai quand-même, sous quelques conditions, dans un intervalle suffisamment petit d'espace-temps, même sous la pression des pires contraintes, un léger degré de liberté (- c'est ce qu'ont révélé certains prisonniers ou déportés célèbres). Par définition, les humains multi couches sont donc multi conditionnels, multi conditionnés, multi conditionnellement libres et il nous faudra bien faire avec cette liberté surveillée conditionnelle.

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