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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 31 janvier 2024, jour calfeutré...

Denis Vallier
(Illustration : capture d’écran de Fort-Boyard sur la 2)

(Illustration : capture d’écran de Fort-Boyard sur la 2)

Une nouvelle religion est en gestation dans la Silicon Valley : là-bas, les geeks des mégas entreprises du net s’imaginent que s’il continue d’évoluer en surmontant les embuches, l’Humain deviendra nécessairement un dieu demain. On le sait de longue date, demain approche toujours mais n’arrive jamais, il est sans cesse reporté au lendemain. Par contre, ce qui est certain, c’est que notre transformation semble inévitable puisqu’elle est déjà bien engagée depuis que les geeks s’épilent. Durant les quatre derniers milliards d'années, il est vrai que rien n'a empêché l’évolution de la vie en général (- et celle du petit dernier en particulier) vers toujours plus de conscience... jusqu’ici. Qu’on le veuille ou non, nous sommes ainsi condamnés à toujours plus de liberté et dans ce cas, nous ne sommes pas libres de nos choix…

Bien sûr, notre parcours est superbe : nous venons de loin, nous sommes apparus au départ dans la mer, nous en sommes sortis en rampant, après nous être levés, on s’est mis à marcher puis à courir, à grimper aux arbres mais voyez où nous en sommes : engloutis dans nos fauteuils et nos écrans… Qu’on avertisse les prisonniers : en dehors de la prison, la liberté d’être libre n’existe pas… Le principe de la révolution numérique est d’échanger notre liberté contre la sécurité et le principe de précaution en est le moteur. Dans cette histoire, nous autres les futurs candidats à la déification, ne sommes que les éléments prévisibles d'une colonie de fourmis humaines, œuvrant chacun selon ses spécialités et possibilités, à la réalisation de la fourmilière.

La numérisation de notre quotidien a pour vertu de nous offrir une source de savoir illimité et de fournir une solution pour moins de mobilité, moins d’énergie dépensée, toujours plus de sécurité. Pour laisser une toute petite chance de bonne santé à notre environnement, il faudrait que nous passions brutalement de 10 tonnes de CO2 par an et par personne, à 2 tonnes et le seul moyen est de ne plus bouger de chez soi. Même si cela consomme énormément d’électricité, l’immersion dans un monde virtuel est donc une alternative recevable pour ne plus saccager le monde réel qui supporte mal nos huit milliards d’individus, alors imaginez, dix, douze quinze milliards… Au lieu de les inciter à courir dehors et à grimper aux arbres, laissons donc nos gamins s’immerger sans limite dans leurs univers parallèles à la Matrix et s’y dissoudre. Même s’ils ne connaîtront jamais la liberté des écureuils, c’est bon pour la planète. Rassurez-vous donc, tout est bien qui finit mal : l’Idiocratie est en marche et va nous faire avancer de deux pas en arrière pour un en avant. Elle ramènera les apprentis sorciers plus bas que terre : ils vont pouvoir se prendre pour Dieu tant qu’ils veulent mais à l’état larvaire.

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