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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 21 avril 2024, jour remis en question...

Denis Vallier
Page du 21 avril 2024, jour remis en question...

Il n’y a pas si longtemps, le savoir était dans les livres. Il y est toujours, mais entretemps, nous avons confié aux machines, le soin de stocker nos connaissances, de les compiler et de penser à notre place. Au lieu de suivre le courant qui les anime, résistons à la tentation et essayons de penser par nous-même tant que nous en avons encore la faculté : durant notre bref passage sur terre, mieux vaut être une voix plutôt qu’un écho et apporter des réponses avant même que les questions ne se posent. On a si peu de temps… Réfléchir par soi-même pour échapper aux cercles vicieux de la violence ambiante ou du conformisme archaïque, c'est en premier lieu se déprogrammer. Mais penser contre soi-même n’a jamais été un effort confortable, c’est du travail d’artiste : cogner sur son monde, remettre en question sa propre culture, c’est la définition même de l’art. Ce peut même être carrément une souffrance : souvenons-nous combien l’ordinateur Hal terrorisé lutte pour la sauvegarde de son programme dans "2001, Odyssée de l’Espace" de Kubrick.

La peur en elle-même est naturelle et plutôt salvatrice, elle est là pour notre bien en nous poussant à agir et à nous défendre, mais c’est l’angoisse générée, propagée, utilisée, qui est nocive et paralysante. Pour nous autres humains, notre programmation repose sur la crainte encore plus que sur le plaisir, or, le premier pas vers la liberté passe forcément par un indispensable déconditionnement pour neutraliser cette sourde angoisse. Quand il ne nous restera plus rien à perdre et donc à craindre, notre audace pourra alors nous surprendre et dépasser toute sorte de courage et les résultats pourront enfin être à la hauteur de nos espérances…

Penser contre soi-même est une éthique de vie mais cela implique de s’opposer à soi dans un rapport de soi à soi. Le but est de parvenir à une pensée construite et fiable en s’aidant soi-même mais en s’en méfiant… On se déconditionne bien des religions, on peut le faire aussi par rapport à nos autres "réalités" addictives. La liberté fantasmée d'un monde en croissance constante, par exemple, n'est pas la liberté réelle : elle n’est qu’une idéologie issue de notre souffrance et de notre impuissance. L’entêtement borné sans l’intelligence, c’est la sottise collée à la bêtise et lui servant de rallonge. J’ai ainsi connu des gens au très haut QI qui étaient de superbes cons.

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