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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 3 janvier 2018 jour tout neuf

Denis Vallier

      Ohé ! Y’a quelqu’un ? Où êtes-vous les copains ? Fait noir ici. L’état normal du ciel, c’est la nuit, je sais, je sais... Mais je veux voir le jour… je garde assez de ma sombre éternité native pour avoir droit à ma part de lumière… 

Luuuuuuuuuuuuuumiièèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèère !!!!!!!!!!!!! Bon sang de bois !

Peinture de Gradimir Smudja.

Peinture de Gradimir Smudja.

      Un, deux, trois… Clic… Soleil !… Ici l’Ombre, à vous la Vie. Jamais le noir n’aura été aussi lumineux. Indéniablement, le soleil gagne à être connu. C’est une boule très dense d’hydrogène en fusion qui se transforme en hélium. Les rayons gamma ou X qui en résultent mettent des dizaines de milliers d’années pour s’échapper du noyau sous forme de photons et huit minutes plus tard, ils explosent sur notre rétine. Dire que ce que nous appelons le jour n’existe que parce que nous sommes nés sous une bonne étoile perdue dans l’immense obscurité ! À tous ceux qui m’ont précédé pour que j’apparaisse, je dois un soleil. Mais comment prendre en mes mains une promesse de Titan? Comment prendre le feu sans faire fondre mes gants ? Peut-être me contenterai-je de décrocher la lune.

      La nature du vide est d'avoir horreur du vide. Une bouteille vide est la plupart du temps pleine d’air. Le vide désirant apparaît comme une chance de plénitude. Le combler est un acte d’amour accompli par le geste qui sauve en liant tout au tout. C’est ce que l’on fait sans le savoir en venant au monde. Décidément, il y a « rien » à faire et c’est un sacré boulot et même un boulot sacré.

Que voit le regard neuf d'un enfant?

Que voit le regard neuf d'un enfant?

      Un, deux, trois, SOLEIL ! Je crie le jeu, le jeu des enfants qui attendent de vivre leur vie, tétanisés par cette fascination initiale pour le vide, l’absolu, l’infini. Tout semble relatif ici-bas, l'absolu, c'est la relation… Un, deux, trois, SOLEIL !!! D’où part mon cri ? Vers quelle cible ? Pourquoi la mémoire n’existe-telle pas encore durant la prime enfance ? On ne se souvient de rien. Pourquoi la nature nous a-t-elle fait ainsi ? Est-ce pour nous cacher le bonheur total de cette période prodigieuse ? Ou celui d’avant notre enfance ? Est-ce pour nous en arracher et nous pousser d’une grande claque dans le dos dans la vie par ignorance de cette félicité ? Pourquoi ces douceurs paradoxales faites pour qu’on entre dans un monde où, à la fin de toutes les faims, la douceur fait place à la douleur et nous trahit pour qu’on perde pied ?

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