(Dessin de Ballouhey)
Je me couche quand je veux, je me lève quand je veux et le reste du temps, je maudis mon peu de liberté alors que je ne sais quoi en faire… Je ne voudrais pas vous importuner avec mes états d’âme : la liberté des uns commence là où les autres font pas chier le monde… c’est quelque chose comme ça la définition qu’on en donne. Je suis indécent… je ne devrais méditer sur ma liberté que si j’en manquais, si je la cherchais ou si j’en avais besoin… Jusqu’à présent, comprendre les humains et leurs biais, leurs limites, leurs croyances, leurs illusions, leurs interdits m'a...
Lycéen, je suis entré en résistance contre mon prof de philo : il ne faisait pourtant que son boulot mais l’arrogance de ma jeunesse l’estimait coupable d’imposer sa méthode... Il me demandait d’organiser ma réflexion et d’argumenter selon un processus sans doute pertinent, mais mon jeune esprit libertaire piochant dans l’absolu contestait déjà toute contrainte bien avant mai 68. Tout au long de l’année de Terminale, il m’a rendu mes copies avec un 9,5 systématique et barrées d’un "POESIE" énergique au stylo rouge… Le brave Monsieur Zenacker doit être mort depuis longtemps et de toute façon, il...
(Illustration par Pawel Kuczynski)
Notre liberté, ce cercle carré, nous donne la possibilité, mais aussi l’obligation de commencer un nouveau monde chaque matin. C’est paradoxal, mais nous sommes forcément tributaires d’un passé tout en étant libres d’utiliser comme nous l’entendons son héritage. Dit comme cela tout parait simple et pourtant, rares sont ceux qui en sont capables… Nos programmations génétiques et nos formatages sont puissants, nos dépendances exigeantes, mais malgré tout, réagissons, levons-nous tôt et assumons les responsabilités que nous attribue le peu de liberté que nous...
La paix et l’amour sont en grève de même que la grâce de l’argent et ses vertus. De plus, l’idée de Nation s’est déformée au point d’en devenir effrayante… Indéterminisme, incertitude, probabilité, théorie du chaos ou des catastrophes, Poincaré, René Thom, Heisenberg et d'autres, j'ai l'impression de tout mélanger. L’Histoire (- la grande, celle des manuels scolaires, le recueil des grandes actions humaines) précède la nôtre (- la toute petite, celle cumulée de chacun d’entre nous). Nous voulons des grands hommes, des leaders, des héros, pour indiquer la route or c’est la somme des centaines de...
(Illustration : la Liberté de Delacroix épilée et malmenée guidant le peuple)
Liberté… j’écris ton nom… mais nettement moins bien que Paul Eluard… C’est que, quand je me prends pour Einstein, je te trouve très relative. Nous avons connu l’esclavage, le servage, les galères, le bagne et enfin, la révolution et puis on a continué comme si de rien était avec le travail à la chaîne… Malgré tout, nous te plaçons fièrement en tête de notre devise nationale… Dans les faits, nous avons tendance à couper les têtes qui dépassent et tu te retrouves après l’égalité de par chez nous mais bien avant la fraternité....
(Photos collées d'Ugur Gallenkus)
Orphelins de la horde, oublieux des tribus, des liens coutumiers, des pesantes familles, nous tremblons de peur et errons sans fratrie chacun dans sa bulle, reliés à un monde déchu par des fibres optiques (- quand tous nos bidules fonctionnent). L’inimaginable est devenu possible avec les nouvelles technologies même si nous manquons dramatiquement de points de repères en avançant à l’aveugle. Son ombre flotte encore sur les murs de la caverne et pourtant Dieu est mort (- nous sommes tous des assassins mais où est le cadavre ?)… Pour compléter le tableau,...
(Dessin proposé par Nuvolanevicata)
Winston Churchill était un pragmatique plutôt cynique mais très marrant. Pourtant, malgré son humour très britannique, il n’aurait guère apprécié que l’on mette ses initiales sur sa porte de bureau : trop de monde aurait été surpris en le découvrant assis-là… "Oups, pardon !"… Il prétendait que moins on regarde vers le passé, plus on regarde loin vers l’avenir… Ce n’est pas faux mais comme pour tout il y a des limites : du passé, il faut en prendre et en laisser pour envisager l’avenir. C’est une façon de voir, mais voyez le résultat : dans la rue, les...
(Dessin de Mojtaba Heidarpanah, ce remarquable dessinateur iranien)
Elle est bien loin l’école buissonnière, nos gamins ont perdu la clé des champs… Ainsi va notre monde s’appauvrissant, s’aseptisant, se stérilisant… Autrefois, on l’étudiait sur le terrain et l’on retrouvait le savoir des anciens dans les livres qui se livraient : le monde et ses génies vous attendaient sagement rangés sur des étagères, silencieux et patients. Rien que la couverture et les dorures vous racontaient déjà toute une histoire. Quand on les ouvrait, on découvrait que Bergson avait écrit "tout est mystère et la clé...
Vive la liberté !... Comme Moustaki, je tiens à la mienne malgré ma prison d’amour et sa belle geôlière… Enfant libertaire, j’avais trouvé la clé des champs pour libérer les lapins de mon grand-père… C’était l’époque où je faisais l’école buissonnière par monts et par vaux. Je disparaissais discrètement pour faire ce que je voulais comme, par exemple, traverser les prairies à toute allure et plonger sous les barbelés en m’arrachant le dos pour échapper aux taureaux susceptibles, me perdre dans les bois, grimper aux arbres pour voir les oisillons au nid et la beauté du monde de haut. En mini bouddha,...
(Photo : Bibliothèque de Celsus à Ephèse)
Se taire ça s’apprend et le silence est une bonne école : il est bénéfique et généreux, beau et reposant et fait du bien à tout le monde. Mais le silence infini entre les étoiles, c’est long, surtout vers la fin comme nous le confirme Woody Allen et se taire éternellement devient même franchement stupide quand la maison brûle. Me revoici donc à nouveau parmi vous devant mon écran, avec mes tics mythiques et mes tocs éthiques en stock… J’étais parti quelques jours pour courir le monde et cultiver mon jardin en Anatolie : je ne voulais pas finir mes jours...
"Est-ce ainsi que les hommes vivent ?"… "comme des soleils révolus ?" se demandait Léo Ferré… Il faut bien rigoler, mais Halloween devient franchement ridicule quand on patauge pour de bon dans le sang… C’est une rechute, les zombies ont à nouveau perdu la raison en "ces temps déraisonnables où on avait mis les morts à table" comme dans le poème d’Aragon. Malgré tout, au bout du compte, la paix a toujours été l’horizon des guerres et à moins d’exterminer l’autre jusqu’au dernier (- ce qui est très impoli), elles n’ont jamais rien réglé autrement que de manière illusoire et temporaire… Contrairement...
(Illustration par Freddy Fabris)
Si vous avez eu la patience de me lire hier, j’ai proposé sans la moindre crainte du ridicule, des idées directrices avinées pour une 6ème République… Bon, ça, c’est fait et j’assume… Mais en vrac, j’en rajoute une couche avec quelques projets qui ne mangent pas de pain : - Impossibilité pour un haut-fonctionnaire de se présenter aux élections nationales ni d'être ministre. On ne peut être juge et partie... Par contre, encourager les gens ayant connu le terrain à devenir ministres. - L'ENA était une excellente idée au départ si elle s’était contentée d’enseigner...
(Dessin d’Echevin : Coluche et l’Abbé Pierre parlent de nous...)
Chose promise hier, chose due… soucieux de l’intérêt commun, je vous livre sans vergogne les grandes lignes de nos discussions alcoolisées pouvant servir de base de réflexion pour constituer une 6ème République… Hips… Je vous évite le pire et n’ai gardé que les plus sérieuses même si Coluche et l’Abbé Pierre en rigoleraient… - A. Exécutif à une seule tête pour éviter la cohabitation sous toutes ses formes par élection à suffrage direct avec un mandat de six ans non renouvelable. (- La Voix de la France de notre représentant...
On vient de se faire entuber dans les grandes largeurs par l’arbitrage au mondial de rugby et on a encore du mal à s’asseoir, mais en même temps, nous nous sommes battus nous-mêmes… Pourquoi qu’y nous ont pas appelés en première ligne ? Avec mes potes, la France ne risque pas de s’écrouler comme sa mêlée du XV… Dédé, Gégé et moi, on forme une fine équipe et de sacrés piliers de bar, de vrais champions : on a gagné toutes nos troisièmes mi-temps… Vous pouvez en rigoler, mais ne méprisez pas nos discussions de bistrot parfumées à la bière et au pastis, c’est la philosophie du pauvre, un véritable...