Ah, le Moyen-Age… c'était le bon temps, morbleu ! On pouvait trousser la gueuse à loisir. On n’en est pas si loin que ça, on y retourne volontiers de temps à autres et certains y sont restés. On se l’imagine comme une période obscure… mais pas du tout, on brûlait allègrement les sorcières et les sodomites ces suppôts de Satan… Heureusement pour eux, ces derniers temps sont devenus plus cléments : le statut des gays a évolué depuis que les marchands ont pris conscience de leur pouvoir d'achat. Il est très difficile d’estimer la proportion d’homosexuels parmi nous car il n’est pas aisé de tomber...
Quand un formulaire administratif me réclame mon sexe, je trouve ça osé et un tantinet exagéré ! Et puis quoi encore ! Et cela change quoi qu’il soit masculin ou féminin ? A ce moment-là, pourquoi n’y a-t-il pas de case bi, trans ou homo à cocher ? L’administration d'Ubu doit avoir ses raisons mystérieuses et cela peut s’expliquer en cette époque de grande confusion. Effectivement, même s’il est impossible de me confondre avec l’équivoque Cary Grant, il m’est devenu indispensable de préciser que je suis un homme de sexe masculin qui n’est ni misogyne, (- j'ai de très bonnes amies du sexe faible...
Page du 29 octobre 2020 jour du beauf de service...
La télé, ce temple du bon goût, nous abreuve de superbes documentaires animaliers mais il y aurait aussi tant à dire sur les femmes, on les connait si mal… leur beauté, leur grâce, leur courage, leur force… mais pas que…tout n'est pas toujours aussi rose : la femme s'éternise toujours autant dans son apparence dont elle exige des retombées. "Finalement, c’est toujours autant des putes en somme !" enchaînerait le beauf de service… Il paraîtrait grossier mais assez proche du principe surtout qu’en plus, elles n’hésitent pas à faire usage de leurs larmes. "Dans les larmes d’une femme, le sage ne voit...
Je suis là à détailler, une bière à la main, la collection de photos des candidates toutes plus jolies les unes que les autres, à l'élection de Miss Côte d’Azur sur la dernière page du torchon qui me sert de journal… et je me dis que ce qui reste d’une vie, quand il reste encore quelque chose à en dire qui puisse suspendre le bâillement, ce sont ses états amoureux. Mieux vaut donc bien en prendre soin quand on en est à les vivre; il faut qu'ils soient stupeur et tremblements, chaleur et chamboulements pour à chaque fois tout reconstruire. Tout au long de son cours, l’humanité est faite d'histoires...
À force de temps et de frottements, la vie fait du plus turgescent des pénis, l'asticot le plus insignifiant. Ainsi va la vie, tout ça va et vient, passe et repasse en kilomètres de coulissages, mais en attendant, on a bien raison d’en profiter. Jouissons-en donc, mais avec le discernement et la finesse des connaisseurs. Pour signifier aussi bêtement que béatement leur bouillonnement d'ardeur (- qui n’est qu’un état particulier de l'amour sans l'expérience), certains vont jusqu’à dire : "Je jouis !"… Mais il ne faut pas se faire avoir, c'est faux : il est impossible d’affirmer "je jouis donc je...
(Illustration par Hayati’nin Evreni)
Les inséparables sont des oiseaux d’une fidélité absolue qui vire à l’idée fixe au point d’être incapables de vivre l’un sans l’autre quand d’autres espèces sautent sur tout ce qui bouge. À chaque couple sa conception de la fidélité : pour certains, un regard suffit à trahir, pour d’autres "tromper" n’est pas tromper, mais plutôt manifester le droit d’exister en dehors de l’autre (- une voiture n’étant pas faite pour rester indéfiniment au garage). Pourtant, en fin de compte et pour nombre de couples, la seule récompense à leur fidélité, c'est de s’être mis...
C’est toujours émouvant deux amoureux très attachés sur le banc public de Brassens, on perçoit sur leur visage les ombres mêlées de la souffrance et d’un émerveillement total et inaltéré. Ils sont si beaux qu’ils vous poussent sans effort au lyrisme. Ce qui affleure au spectacle : le regard, l’aimantation, l’épiderme, l’expression sensible... On retient son souffle de peur de corrompre si peu que ce fut ce petit miracle. Vous arrive alors une voix off parasite qui questionne : "Mais alors, pourquoi balance-t-on des seaux d’eau sur les chiens dans la rue ?"… Les amoureux n’ont nul besoin de cuir...
(Photo d’Ellie Green dans le Désert de Pinacles – Australie occidentale)
Nous sommes faits pour être amoureux, tout est prévu pour, mais dans ce monde tel que nous l’avons construit, cela devient de plus en plus difficile, de plus en plus compliqué : notre monde nous enferme… Tomber en amour c’est défier la gravité de la situation et s’embarquer sur la Pinta ou la Nina et, comme Christophe Colomb, partir à la découverte d’un nouveau monde dans le monde. Mais ce monde des amants n’est pas moins vrai que celui de la politique, des affaires ou des religions : il est même capable d’absorber la totalité...
Non, elle n’est pas née de la dernière pluie, mais ce coup-ci, elle était montée si haut… Cinq ou six mètres au-dessus du ciel… Elle voulait tant y croire et y avait tant cru… D’autant plus dure fut la chute et mortel l’impact. Ni les feulements des fauves, ni les tambours des shamans non, rien ne la sortira de la jungle humide où elle s’est enfoncée par une nuit de brumes épaisses, de branches et de lianes enchevêtrées Rien, pas même les grigris des prêtres ou les chimies des médecines non, rien ne la sortira plus de la boue tenace et putride… Fleur blanche sur un marécage. Elle n’est plus que...
Page du 22 octobre 2020 jour de hauts et de bas...
(Photo Alon Gruber)...
Un baiser, un coup fatal au cœur et c’est parti, on se lance dans l’aventure. Et l’aventure fait le gros dos. Entre autres bons sens, les amoureux perdent celui de l’équilibre: ils tombent amoureux et comme ils ont un penchant l’un pour l’autre, ils se tombent dans les bras. En général, qu’ils tiennent à l’autre ou pas, dans la chute, ils s’écroulent sur un lit, la plupart du temps, ils se fichent pas mal de la gravité de la situation. Ils n’en ont cure, pourtant seuls deux jours délimitent leurs vies : le premier parce que tout s’y joue, le dernier parce que tout s’y perd…...
Page du 21 octobre 2020 jour du Dr Jeckyl et de M. Hyde...
Vivre en société nous impose un minimum de contrôle de soi auquel participe en bonne part notre éducation. Tant que nous ne sommes pas submergés par nos pulsions, nous sommes plus ou moins gouvernés par la raison. Cela nous a menés jusqu’ici même si tout est toujours à refaire. Sinon, nous suivrions tout simplement notre instinct et il faudrait tout le temps nous rappeler à nous autres mâles qu'on ne sent pas le cul des filles ! C'est notre côté Dr Jeckyl et M Hyde, la partie raisonnable et la partie animale qui coexistent avec douleur souvent, ou avec sagesse dans le meilleur des cas. Mais au...
Que de drames et de fantasmes pour l’hymen des jeunes filles ! Certains rustres placent bien bas l’honneur de leur lignée dans ce fin tissu pour tout dire insignifiant et exigent des certificats de conformité avant usage… Quel pervers a eu l’idée de vérifier le premier ? Il est vrai qu’autrefois, la toute jeune fille préservait sa virginité avec la conviction d’augmenter la valeur du cadeau qu’elle ferait un jour, mais quand je dis "autrefois", c’était il y a très, très longtemps : actuellement, la plus grande préoccupation d'une jeune fille de 12-13 ans est "comment perdre cet hymen ridicule pour...
(Photo eDavidove)
Même en hésitant à généraliser, force est de constater que pour une majorité de jeunes femmes "être heureuse" est synonyme d’"être amoureuse". Pour cette majorité, le fait d'être dans un état amoureux semble être la condition sine qua non pour atteindre une forme de plénitude, l’endroit où elles sont bien, où elles veulent être. Quand l'Amour va, tout va, même si c’est un peu trop vite. Elles reprennent à leur compte le constat de Simone de Beauvoir : "Le couple heureux qui se reconnaît dans l’amour défie l’univers et le temps ; il se suffit, il réalise l’absolu."… mais c’est...
Page du 18 octobre 2020 jour de Lou Andréas-Salomé...
Lou Andréas Salomé (1861-1937)
Par le passé, le flirt était de mise car tout écart pouvait se révéler catastrophique et engager le reste de votre vie… Depuis qu’elles maîtrisent la conception , tout est bien différent, au point que nombre de femmes se sont imaginées que le bonheur ou en tout cas, le bien-être, le bien-vivre, s’obtenaient par le tout-sexuel ou le bien-sexuel. Certaines même, croquent des hommes et recrachent des diamants au niveau industriel. Les plus raisonnables (- hum…) ont davantage leur liberté pour objectif et chacun sait qu’elle n’est pas exactement le bonheur... Elles se...
On n’est pas des bêtes… nous avons collé l’amour au sexe bestial et dans cette histoire, les femmes ne sont pas en reste. Elles participent volontiers de nos jours, mais ce fut loin d’être toujours le cas. "Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine".... il fut un temps reculé au point qu'aucune imagination contemporaine si délirante soit-elle ne peut l’atteindre, où le désir sexuel était retenu dans un bocal aseptisé que seul, parfois, le flirt venait agiter de ses tumultes discrets. Derrière leur rideau, les gentes damoiselles cultivaient une sorte de sentiment aquatique,...
Page du 16 octobre 2020 jour de la bête à deux dos...
J’ai eu l’occasion d’observer des tortues d’Hermann pendant de nombreuses années, c'est placide comme activité. Outre sa queue plus grosse, ce qui distingue le mâle de la femelle, c’est qu’il a le ventre de sa carapace concave ce qui lui permet de monter les femelles sans se faire désarçonner comme une toupie. Ce qui le distingue également c’est son obsession sexuelle, il ne vit (- longuement) que pour ça : son odorat développé lui permet de repérer les femelles à de très longues distances, sans doute plusieurs kilomètres et il va courir pour les retrouver… le lièvre n’a effectivement aucune chance...
Au départ, nous sommes des êtres androgynes. Nous nous développons en fonction d’un penchant vers mâle ou femelle. Certains restent en équilibre, mais une fois que nous avons trouvé notre voie, l’amour s’en mêle. Céline réduisait l’amour à "l’infini mis à la portée des caniches"… Dom Juan de banlieue, l’infini de notre désir est soumis à l’épreuve du temps. Comme la varicelle, les oreillons et la covid19 l’amour n’est qu’une maladie soi-disant passagère, il faut être passé par là à la différence que ça dure et préoccupe une bonne partie de notre vie. Si l’amour est une sorte de névrose, ce n’est...
Ce m’est un plaisir toujours renouvelé de réapparaître au monde : au petit matin, il est à vous, rien qu’à vous. Aujourd’hui, comme d’habitude, je me suis réveillé avant le soleil, calme et reposé… Tranquille-peinard, je tends mes bras très fort vers l'arrière ce qui fait craquer mes épaules, elles grincent comme les volets d’une vieille maison. Et, tandis que je pandicule (- bon… d’accord, que je m’étire pour que tout le monde comprenne), je sens poindre une matinale érection. Elle se rappelle, si ce n’est à mon bon plaisir, au moins à mon souvenir, jalouse sans doute de toutes ces réflexions...
Nous sommes des mammifères à ce qui se dit et lorsqu’ils sont organisés et qu’ils ont des petits, la femelle des mammifères reste à proximité du gîte pour allaiter tandis que le mâle s’éloigne un peu plus pour chercher la nourriture. Mais, dans un couple d'êtres humains dotés de la parole, il y a sans aucun doute moyen d'aménager cette contrainte naturelle au mieux des intérêts des uns et des autres… Si ce simple aménagement n'est pas possible et qu’au 21ème siècle en ces temps de pandémie la femme est condamnée à rester cloîtrée à la maison pour élever ses petits, c'est qu'indéniablement il y...
Page du 12 octobre 2020 jour de la Bible et du Code Civil...
J’en veux aux femmes… enfin, pas à toutes, seulement aux femmes qui disent des femmes que ce sont des êtres inférieurs, qu’elles en sont persuadées, que c'est inscrit en elles et dans de vieux livres moisis. C’est une abomination que propagent, ouvertement et malheureusement, les plus archaïques d’entre vous mesdames... Il y a bien sûr une différence homme-femme, comment la nier, mais comment pourrait-il y avoir une infériorité quelconque quand nous nous emboîtons comme les pièces d’un même puzzle ? Comme pour toute ségrégation, s’il en manque une quelle que soit sa couleur, "l’ensemble" perd toute...
Page du 11 octobre jour de la blessure des femmes...
(Photo par Gabriela Ferreira.)
Pour une femme pleinement épanouie et joyeuse auprès d’un homme, combien de meurtries, de blessées jusque dans leur chair ? Tant de femmes de par le monde ne sont que profondes blessures…le temps les cicatrise mal mais malgré tout, pour la plupart, elles aiment encore les hommes même si elles ne sont pas tombées sur les bons numéros et ce n’est pas que pour le plaisir qu'ils leur donnent. Elles les aiment encore malgré eux mais il est vrai aussi qu’elles les aiment déjà moins lorsqu'ils les ennuient et plus du tout, lorsqu'ils les contrarient... Hormis la brutalité...
Page du 10 octobre 2020 jour des faibles femmes...
Dès que je parle des femmes, mes vieux démons me poussent à sortir de vielles blagues graveleuses teintées de machismes, mais je vais rompre là ces propos à l’humour douteux pour enfin, pour une fois, être sérieux… Après avoir passé toute ma vie ou presque à les observer, je suis en mesure d’affirmer que les femmes ne luttent pas, ou bien luttent mal, elles ne savent pas… Peut-être n’ont-elles pas assez joué à la bagarre étant petites. Les féministes font du vent, elles sont dans l’esbroufe : elles tentent avec difficulté de reconnaître leur malaise, à l'exprimer maladroitement, car rien ne les...
Il vaut mieux toujours voir d’où nous venons pour savoir où l’on va. Jusqu’à une époque relativement récente, le corps de l’homme était la norme tandis que le corps de la femme était hors norme, propos stupides mais quasi bibliques. Tout le monde trouvait ça naturel et parfait puisqu’il ne pouvait en être autrement d’une création divine. Certains rustres arriérés regretteront ce bon vieux temps, ils insulteront, au nom de la tradition, notre société déliquescente qui permet à la femelle de parler sur un ton d’égalité à son seigneur et maître (- que Dieu ait pitié d'elle ! l'infernale créature,...
Page du 8 octobre 2020 jour des bouquets de roses...
Il m'a offert une rose rouge ce matin Une rose pour s’excuser de m'avoir giflé… "Ne m’en veux pas ma chérie, hier soir j'étais atteint" M'a-t-il sorti dessaoulé, ce bovin… Alors je me suis tue et j’ai pardonné… Il m'a offert deux roses rouge ce matin Deux roses pour que j’oublie son coup de pied ! Je l'ai regardé, avec son petit air chagrin Il n’avait pas l’air bien, le crétin, Alors je me suis tue et j’ai pardonné… Il m'a offert trois roses rouge ce matin Trois roses pour faire passer mon bras cassé ! Cassé par ses coups de pieds et de poings J'ai eu un peu plus de mal… c’est humain, Mais je me...
Le genre permet d'interroger les hiérarchies entre les hommes et les femmes. Les femmes ont été astreintes (- et continuent globalement à l'être) à des obligations maternelles, à des travaux domestiques... Cela semble aller de soi, n’est-ce pas… mais si l’accouchement est naturel, le reste ne l’est pas, ce sont des constructions sociales. Nos sociétés sont bâties sur des mythes fondateurs, des images, du vent, du flan… Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Pour Jeanne d’Arc,...
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